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Israël compte sur un affaiblissement du président américain

Les éditorialistes israéliens estiment au contraire que Barack Obama, affaibli, pourrait se révéler encore plus déterminé qu'au début de son mandat pour parvenir à un accord de paix israélo-palestinien.

Le Monde

Publié le 02 novembre 2010 à 20h18, modifié le 02 novembre 2010 à 20h31

Temps de Lecture 3 min.

Le président américain, Barack Obama, dimanche 31 octobre à Cleveland.

Pendant que les Américains se déplacent aux urnes, les élections de mi-mandat font la manchette des journaux anglo-saxons mais aussi de la presse proche-orientale, qui suit de près ce scrutin aux enjeux internationaux, dont l'issue devrait être une victoire des républicains.

"Une personne qui attend plus que tout les résultats de l'élection du 2 novembre est sans aucun doute le premier ministre israélien. Il espère que les républicains remporteront la Chambre des représentants et si possible aussi le Sénat"raconte The Jerusalem Post.

MOINS DE PRESSION SUR ISRAËL

Si Benyamin Nétanyahou espère tant une large défaite du camp démocrate, c'est qu'il calcule qu'un président américain affaibli ne pourra plus contraindre le gouvernement israélien à geler la colonisation en Cisjordanie, condition posée par les Palestiniens pour une reprise des négociations de paix directes. Un Congrès plus républicain et moins démocrate comportera davantage d'amis inconditionnels d'Israël et, ainsi, ne donnera pas son aval à une forte pression sur l'Etat hébreu.

"Le premier ministre a travaillé dur pour parvenir à ce but", ajoute l'éditorialiste du quotidien israélien. Au moment de la reprise des négociations de paix, le 2 septembre, Benyamin Nétanyahou a ainsi décliné toutes les offres faites par Barack Obama en échange d'une poursuite du moratoire sur le gel des colonisations, qui s'est achevé en octobre. "Nétanyahou aurait pu accepter les propositions américaines en expliquant qu'elles étaient dans l'intérêt économique du pays. Mais il a préféré éviter de donner à Obama une occasion de succès en matière de politique étrangère à la veille des élections de mi-mandat."

UN PRÉSIDENT AMÉRICAIN PLUS DÉTERMINÉ

En misant sur la défaite des démocrates, Benyamin Nétanyahou fait un mauvais calcul, tempère toutefois un éditorial du Jerusalem Post : "Selon l'étendue des pertes démocrates, Obama pourrait arriver à la conclusion qu'il ne fera qu'un seul mandat et se révéler encore plus déterminé qu'au début de son mandat pour parvenir à un accord de paix israélo-palestinien. Avec le Parti républicain dans son dos, il pourrait négocier le soutien des conservateurs sur ce sujet contre des compromis en matière de politique intérieure."

"Rien ne garantit qu'un président qui n'a plus rien à perdre utilisera son veto, comme il l'avait promis à Nétanyahou il y a quelques mois, contre une résolution des Nations unies reconnaissant un Etat palestinien basé sur les frontières de 1967", ajoute le quotidien, en faisant référence à l'intention du président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, de faire appel au soutien de l'ONU dans les prochains mois si Israël ne fait pas de concessions.

Le quotidien israélien Yediot Aharonot estime quant à lui que le président Obama "attend le résultat des élections pour laisser éclater sa colère" quant au refus d'Israël de proroger, ne serait-ce que de deux mois, comme le demandait Washington, le moratoire sur la construction dans les colonies.

L'ANNÉE DE LA PRISE DE DÉCISION

Quelle que soit leur issue, les élections américaines auront le mérite de forcer Nétanhayou à prendre une décision, estime enfin le quotidien israélien de gauche Haaretz : "Céder à la pression américaine en gelant une fois de plus la colonisation ou s'opposer à Obama avec l'appui des républicains et poursuivre le processus." Et de conclure : "Les douze prochains mois seront ceux de la prise de décision pour Obama et Nétanyahou."

Au-delà du conflit israélo-palestinien, les élections américaines ne devraient pas affecter la politique des Etats-Unis en matière d'affaires étrangères, estime le quotidien The National, basé à Abou Dabi. "Cela s'explique parce que les présidents américains ont plus de contrôle sur les affaires étrangères que sur la politique intérieure, et aussi parce que les républicains approuvent majoritairement les positions de l'administration Obama en matière de relations internationales, notamment le retrait d'Irak ou les sanctions à l'encontre de l'Iran", précise le quotidien émirati.

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