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Des pourparlers de paix en lambeaux

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Israéliens et Palestiniens s'accusent mutuellement d'être responsables de l'échec d'une énième tentative de parvenir à un accord de paix, consacré mardi par la décision de Washington de cesser ses efforts visant à persuader Israël de décréter un gel de la colonisation à Jérusalem-Est.

La construction se poursuit, mercredi, dans le quartier de Har Homa, à Jérusalem-Est.

La construction se poursuit, mercredi, dans le quartier de Har Homa, à Jérusalem-Est.

Photo : La Presse canadienne / AP/Sebastian Scheiner

Pour retourner à la table des négociations, les Palestiniens exigeaient une prolongation du gel de la colonisation israélienne sur les terres qu'ils revendiquent. Le gouvernement israélien, qui comprend des partis défendant les colons, s'y est refusé et la décision annoncée mardi à Washington confirme que cela ne se produira pas.

« Il n'y a pas de doute qu'il y a une crise, une crise difficile », a déclaré mercredi le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas. Il a dit espérer que l'Union européenne s'engage aux côtés des États-Unis pour relancer le processus.

La chef de la diplomatie de l'UE Catherine Ashton a fait savoir qu'elle « regrette » le refus d'Israël d'accepter un gel de la colonisation en Cisjordanie, une politique qui reste « illégale » et qui va « à l'encontre » des efforts de paix dans la région.

Le principal négociateur palestinien, Saeb Erekat, a pour sa part déclaré que l'administration Obama devait tenir Israël responsable de « l'échec du processus de paix ».

En entrevue à la radio Voice of Palestine, un conseiller d'Abbas, Yasser Abed Rabbo, s'est aussi montré incisif. Il a estimé que la décision de l'administration Obama avait changé son fusil d'épaule en raison « du coup que lui a porté le gouvernement israélien ».

« Nous tiendrons compte de ce changement de la politique américaine en raison de l'intransigeance israélienne pour déterminer si l'administration américaine, qui a échoué dans ses efforts une première fois, pourra parvenir à quelque chose à l'avenir », a dit M. Abed Rabbo, qui est au coeur des pourparlers israélo-palestiniens depuis plus de 10 ans.

M. Abed Rabbo se demande maintenant comment Washington pourra « imposer à Israël un règlement équitable fondé sur le droit international », puisqu'il n'a pas réussi à obtenir un moratoire temporaire sur la colonisation.

« Cet échec nous pousse une fois de plus à nous tourner vers la communauté internationale dans son ensemble », a-t-il ajouté. À ce sujet, il a fait part de « sa surprise devant la position américaine refusant la reconnaissance par le Brésil et l'Argentine de l'État palestinien ».

Israël renvoie la balle aux Palestiniens

En Israël, le premier ministre Benyamin Nétanyahou n'a pas encore réagi publiquement à la décision des États-Unis. Son porte-parole, Mark Regev, s'est borné à déclarer que l'État hébreu restait « engagé à poursuivre les efforts actuels pour conclure un traité de paix historique avec les Palestiniens ».

Le ministre de la Défense, Ehoud Barak, n'a cependant pas caché que les « discussions sont totalement bloquées à l'heure actuelle ». Il a soutenu que « les Américains sont trop préoccupés avec la Corée du Nord et les révélations de WikiLeaks ».

Un autre porte-parole de M. Nétanyahou, Nir Hefetz, soutient que les attentes des Palestiniens n'étaient tout simplement pas raisonnables. « La partie américaine est arrivée à la conclusion qu'un gel en Judée-Samarie [Cisjordanie] ne réglera pas le problème », a-t-il déclaré. « Nous avons dit d'entrée de jeu que la colonisation n'est pas la racine du conflit et qu'elle sert de prétexte aux Palestiniens pour refuser de négocier ».

« Les attentes des Palestiniens qui pensaient que l'on pouvait arriver à un accord sur les frontières durant les trois mois de gel n'étaient pas raisonnables », a-t-il estimé.

Le secrétaire du cabinet israélien, Tzvi Hauser, abonde dans le même sens. « Le but n'était pas le gel, mais de parvenir à un accord. Or, les Palestiniens doivent comprendre ce que les Américains ont compris, à savoir qu'il n'est pas possible d'isoler la question des frontières [du futur État palestinien] des autres questions clés », a-t-il affirmé à la radio publique.

Des sources palestiniennes et israéliennes disent que l'administration Obama a fait savoir qu'il compte poursuivre son objectif de parvenir à un traité de paix en reprenant des pourparlers indirects.

De tels pourparlers ont été menés par l'envoyé spécial du président Obama au Proche-Orient, Georges Mitchell, de l'hiver 2009 à l'été 2010. Ils avaient permis de convaincre les deux parties de se parler de façon directe.

Lors de la relance des négociations directes, l'administration Obama avait dit croire qu'un accord de paix pouvait être conclu d'ici un an.

Avec les informations de Agence France-Presse et Reuters

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