Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Malgré le tollé, l'appel anticohabitation de rabbins israéliens s'étend

La polémique enfle en Israël autour de l'appel de 50 rabbins à interdire la vente ou la location de maisons ou de terrains à des non-juifs.

Le Monde avec AFP

Publié le 09 décembre 2010 à 18h07, modifié le 09 décembre 2010 à 18h57

Temps de Lecture 2 min.

Un rabbin tient un exemplaire du Talmud entre les mains.

Shmuel Eliyahou, le chef rabbin de Safed, une ville du nord d'Israël, a été le premier, en octobre, à appeler les habitants de sa ville à ne pas louer ou vendre des appartements à des Arabes. Son appel a été relayé par cinquante rabbins ultra-orthodoxes qui ont cosigné une lettre rendue publique le 7 décembre, dans laquelle ils avancent que "la Torah interdit de vendre à un étranger une maison ou un champ de la terre d'Israël". "Quiconque vend ou loue un appartement [à des non-juifs] dans un quartier où vivent des juifs cause un grand tort à ses voisins, vu que le mode de vie [des non-juifs] est différent de celui des juifs, qu'ils nous persécutent et viennent s'immiscer dans notre existence", estiment les signataires. Au nombre de leurs justifications, la crainte de mariages mixtes et celle du blasphème.

La liste des nouveaux signataires ne cesse de s'étendre, parmi lesquels des rabbins fonctionnaires qui assurent les services religieux (dont les mariages) dans les municipalités, ainsi que des directeurs de yéchivot (séminaires talmudiques), aussi bien en Israël que dans les colonies en Cisjordanie. Jeudi 9 décembre, le quotidien israélien Yediot Aharonot rapporte que les rabbins, qui se sont fixé pour objectif de recueillir plus de cinq cents signatures, se seraient notamment assuré le soutien de rabbins influents, comme Zelman Melamed, Haïm Drukmann et Eliezer Melamed.

Le parti du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, est déjà donné favori des prochaines élections.

UNE VAGUE DE PROTESTATIONS

Ce manifeste a déclenché les protestations des Arabes israéliens, principales cibles de cette initiative, ainsi que d'une grande partie de la majorité juive. Le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, le président, Shimon Pérès, et le président du Parlement, Reuven Rivlin, ont fermement condamné le manifeste. Benyamin Nétanyahou a dénoncé cette initiative, estimant, dans des propos relayés par le Yediot Aharonot, qu'elle s'opposait à la fois aux principes démocratiques et aux valeurs du judaïsme. Le ministre sans portefeuille Benny Begin, fils de l'ex-premier ministre Menahem Begin, a, quant à lui, dénoncé une initiative "déplorable" qui "porte atteinte à une minorité".

Un groupe de personnalités publiques, d'intellectuels et d'académiciens ont par ailleurs demandé au ministre de la justice, Yaakov Ne'eman, et au procureur général, Yahouda Weinstein, de suspendre immédiatement les fonctions publiques des rabbins signataires, indique le quotidien Haaretz jeudi. Le mémorial de la Shoah Yad Vachem a également répondu à cette initiative, dans un communiqué cité par le journal : "[C'est un] coup sévère porté aux valeurs de nos vies en qualité de juifs et d'êtres humains dans un Etat démocratique (...). Les expériences passées nous ont appris l'importance et la fragilité des valeurs de coexistence."

Une initiative également condamnée par l'association des survivants de la Shoah, dont le président a déclaré au Yediot Aharonot qu'elle lui rappelait des souvenirs des "nazis jetant les juifs hors des appartements afin de créer des ghettos". Le même souvenir est évoqué par un influent rabbin ultra-orthodoxe, Aaron Leib Steinman, qui se demande ce qu'il se passerait "si un appel similaire était donné à Berlin contre l'allocation de logements aux juifs", dans des propos cités par Haaretz. L'appel a ainsi été critiqué par un grand nombre de rabbins, rapporte le Yediot Aharonot. Yehuda Gilad, rabbin d'un kibboutz, s'est dit "honteux en tant que juif pieux" à cause de la lettre des cinquante rabbins.

Descendant des cent soixante mille Palestiniens restés sur leur terre après la création de l'Etat hébreux en 1948, la communauté arabe israélienne compte 1,3 million de personnes, soit 20 % de la population d'Israël. Elle souffre de discriminations, notamment en ce qui concerne l'emploi et l'achat d'appartements dans des localités juives.

Le Monde avec AFP

L’espace des contributions est réservé aux abonnés.
Abonnez-vous pour accéder à cet espace d’échange et contribuer à la discussion.
S’abonner

Voir les contributions

Réutiliser ce contenu

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

Découvrir l’offre Famille Découvrir les offres multicomptes
  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    Si vous utilisez ce compte à plusieurs, créez un compte pour votre proche (inclus dans votre abonnement). Puis connectez-vous chacun avec vos identifiants. Sinon, cliquez sur «  » et assurez-vous que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Vous ignorez qui d’autre utilise ces identifiants ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    Si vous êtes bénéficiaire de l’abonnement, connectez-vous avec vos identifiants. Si vous êtes 3 ou plus à utiliser l’abonnement, passez à l’offre Famille. Sinon, cliquez sur «  » et assurez-vous que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Vous ignorez qui d’autre utilise ces identifiants ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    Si vous êtes bénéficiaire de l’abonnement, connectez-vous avec vos identifiants. Sinon, cliquez sur «  » et assurez-vous que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Vous ignorez qui d’autre utilise ce compte ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    Si vous utilisez ce compte à plusieurs, passez à une offre multicomptes pour faire profiter vos proches de votre abonnement avec leur propre compte. Sinon, cliquez sur «  » et assurez-vous que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Vous ignorez qui d’autre utilise ce compte ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.