Nucléaire en Iran : Pour Ehud Barack, l'heure reste à la diplomatie
Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a estimé que la diplomatie et "des sanctions beaucoup plus actives" peuvent encore empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, lors d'une interview diffusée dimanche par la chaîne américaine CNN.
- Publié le 12-12-2010 à 17h28

Le ministre israélien de la Défense Ehud Barak a estimé que la diplomatie et "des sanctions beaucoup plus actives" peuvent encore empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire, lors d'une interview diffusée dimanche par la chaîne américaine CNN.
"Je pense que l'heure reste à la diplomatie et je continue de penser que des sanctions beaucoup plus actives pourraient forcer le régime (iranien, ndlr) à y réfléchir à deux fois", a déclaré M. Barak lors de l'émission dominicale "GPS". Le ministre de la Défense a toutefois ajouté qu'il était important que les Etats-Unis et les Européens "n'enlèvent aucune option de la table", à savoir l'option militaire, qui pourrait par exemple consister à tenter de détruire les sites nucléaires souterrains de l'Iran.
Quand on lui a demandé ce qu'Israël ferait si les sanctions échouaient, à savoir autoriser une attaque contre l'Iran, M. Barak s'est montré évasif. "Je ne pense pas que nous ayons à répondre à ces questions", a-t-il dit. Les Six (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU: Etats-Unis, Russie, Chine, France et Grande-Bretagne, plus l'Allemagne) et l'Iran ont repris lundi et mardi à Genève leurs négociations multilatérales sur le programme nucléaire de Téhéran interrompues depuis 14 mois. Ils doivent se retrouver de nouveau fin janvier à Istanbul.
En même temps M. Barak, dont le pays est la seule puissance nucléaire de la région mais qui ne l'a jamais reconnu officiellement, a jugé que les Iraniens "sont assez malins pour tenter de vous (les Américains ndlr) pousser, de pousser le monde entier au point où même le monde entier ne pourra plus rien faire" pour empêcher Téhéran de se doter de l'arme nucléaire.
Il a rappelé les exemples pakistanais et nord-coréens, deux Etats qui ont réussi à se doter de l'arme nucléaire à l'insu ou en dépit de la communauté internationale.
"Je pense que l'Iran va réussir à défier et à tromper et empêcher le reste du monde d'intervenir" pour arriver à ses fins, a dit le ministre. "Il faut avoir cela en tête, quand vous calibrez, quand la communauté internationale calibre ses sanctions, la diplomatie et pendant combien de temps nous devons permettre que cela continue", a ajouté M. Barak