Barak claque la porte du Parti travailliste
Prenez note que cet article publié en 2011 pourrait contenir des informations qui ne sont plus à jour.
Le ministre israélien de la Défense, Ehoud Barak, quitte le Parti travailliste, qu'il dirige depuis 2007, pour former un nouveau parti politique, baptisé Hatzmahout (Indépendance). Quatre autres députés, dont trois ministres, ont décidé de la suivre.

Le ministre israélien de la Défense, Ehoud Barak, a annoncé son départ du Parti travailliste lundi matin.
Photo : La Presse canadienne / AP/Bernat Armangue
M. Barak, qui a été premier ministre de 1999 à 2001, a justifié son geste en dénonçant « le glissement à gauche, toujours plus à gauche » du Parti travailliste.
« Nous créons aujourd'hui un groupe [parlementaire], un mouvement et par la suite un parti qui sera centriste, sioniste et démocratique dans la lignée de Ben Gourion », a déclaré M. Barak.
Les dissensions au sein du parti travailliste ne datent pas d'hier, mais elles ont été exacerbées ces dernières semaines par un débat sur la voie à suivre dans la foulée de l'effondrement des pourparlers de paix israélo-palestiniens.
M. Barak souhaitait à tout prix maintenir le parti au sein de la coalition gouvernementale du premier ministre Netanyahou, mais d'autres travaillistes voulaient claquer la porte, faute d'une reprise du processus de paix.
« Nous sommes arrivés à la conclusion qu'il fallait mettre fin à cette anomalie et faire en sorte que nous puissions nous lever tous les matins pour aller au travail sans avoir à faire des concessions, à nous excuser ou à nous justifier constamment », a affirmé M. Barak.
Le ministre de l'Agriculture, Shalom Simon, le vice-ministre de la Défense, Matan Vilnai, la vice-ministre de l'Industrie et du Travail, Orit Naked, et la députée Einat Wilf se joignent au nouveau parti de M. Barak.
Les trois autres ministres issus du Parti travailliste, Binyamin Ben Eliezer (Industrie et Commerce), Yitzhak Herzog (Affaires sociales) et Avishaï Braverman (Minorités), ont rapidement annoncé leur départ du gouvernement.
Le quotidien Yediot Aharonot a révélé la semaine dernière que l'ex-ministre de la Défense, Amir Peretz, a lui aussi décidé de quitter le Parti travailliste pour se joindre au Kadima de l'ex-première ministre, Tzipi Livni. Kadima est le plus important parti d'opposition du pays.
Lors des dernières élections législatives, en février 2009, seuls 13 députés travaillistes ont été élus au Parlement israélien, la Knesset, ce qui constituait le pire résultat de l'histoire du parti. Avec le départ de M. Barak et de ses alliés et la défection de M. Peretz, il n'en reste plus que 7.
Les derniers travaillistes sont plus susceptibles que jamais de claquer la porte de la coalition gouvernementale du premier ministre Netanyahou, mais cela ne serait pas suffisant pour entraîner sa chute.
Malgré la démission de trois ministres, le premier ministre Netanyahou affirme que son gouvernement « est devenu bien plus fort aujourd'hui, en termes de gouvernance et de stabilité ».
« Le monde entier sait, et les Palestiniens savent, que notre gouvernement sera en place pour les prochaines années et que c'est avec ce gouvernement qu'il leur faudrait négocier la paix », a-t-il ajouté.
M. Netanyahou conserve l'appui de 66 des 120 députés à la Knesset.
M. Barak est resté évasif sur le programme politique de son parti. « L'État d'Israël doit faire face à des épreuves qui ne sont pas simples, notamment politiques, avec au coeur le processus politique face aux Palestiniens », a-t-il déclaré. Il n'a pas donné d'autres détails et a refusé de répondre aux questions des journalistes.
La chef de Kadima, Tzipi Livni, a profité de la démission des trois ministres travaillistes pour appeler à la tenue d'élections anticipées. « Ce gouvernement n'a plus de légitimité et ne survit que par de basses manoeuvres politiques », a-t-elle affirmé.
Fondé au milieu des années 1960, le Parti travailliste a longtemps été une force politique dominante en Israël. Il a donné au pays plusieurs premiers ministres, dont Golda Meir, Yitzhak Rabin et Shimon Peres. Son déclin est manifeste depuis le début des années 2000.
Avec les informations de Agence France-Presse et Haaretz