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Nicolas Sarkozy souligne les «racines juives» de la France

Nicolas Sarkozy, mercredi soir, lors de son discours. Plus de vingt ministres étaient présents avec le chef de l'État, ainsi que des responsables socialistes, dont François Hollande. ERIC FEFERBERG/AFP

Le chef de l'État s'exprimait mercredi soir lors du 26e dîner annuel du Conseil représentatif des institutions juives de France.

C'était la deuxième fois depuis son élection que Nicolas Sarkozy participait mercredi soir au 26e dîner annuel du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France). Et si le chef de l'État n'a pas choisi le registre de la «repentance», il n'en était pas très éloigné, quand il a évoqué les épisodes les plus douloureux de la relation de la France avec les juifs, français ou d'ailleurs. «Si la France a des racines chrétiennes, elle a aussi des racines juives», a-t-il affirmé en préambule de son rappel historique. Avant de poursuivre: «La présence du judaïsme est attestée en France avant même que la France ne soit la France, avant même qu'elle ne soit christianisée.»

«C'est ainsi, a déclaré Nicolas Sarkozy, qu'il existe en France des bains rituels juifs contemporains de nos églises romanes et des synagogues aussi ornées que des chapelles baroques. Oui le judaïsme fait partie des racines de la France et chaque Français, quelle que soit sa confession ou son origine, peut en être fier.»

«Pour autant, je n'oublie pas la période sombre de la collaboration qui vit la loi mise au service d'une politique antisémite odieuse. Je n'oublie rien de tout cela mais ma France, notre France n'est pas celle-là. Notre histoire de France, c'est l'histoire que nous avons construite ensemble, une histoire qui nous est commune et que personne ne peut venir nous contester. Devant l'histoire de notre pays, il n'existe pas de communauté ou de minorité», a poursuivi le chef de l'État, avant de mêler dans un même hommage Émile Zola et Marcel Proust, «la France de Robert Badinter et de l'abolition de la peine de mort» et «la France de Simone Veil et de la liberté des femmes à disposer d'elles-mêmes».

«La prière n'offense personne»

Le président de la République a aussi souligné que «toute atteinte contre un lieu de culte ou une sépulture doit être regardée comme une atteinte à la République». «Pour nous Français, la liberté religieuse n'est pas négociable», a lancé le chef de l'État. «Ceux qui croient, ceux qui prient dans le respect des lois de la République, ont le droit au respect et à la protection de la République. C'est cela la laïcité», a-t-il ajouté.

«La prière est silencieuse, la prière n'offense personne, la prière n'agresse personne. En revanche, toute atteinte contre un lieu de culte ou une sépulture doit être regardée comme une atteinte à la République et à ses valeurs fondamentales», a-t-il insisté.

«Car c'est alors une forme de sacrilège non plus contre une religion en particulier, mais contre toutes les religions, contre toutes les croyances, et au fond, contre l'humanité (…) Ces attaques ne sont d'ailleurs pas réservées à la seule communauté juive: mosquées, chapelles, cimetières catholiques ou musulmans ne sont pas épargnés par ce vandalisme religieux», a encore souligné Nicolas Sarkozy.

Le chef de l'État a par ailleurs jugé «positif » le mouvement enclenché dans le monde arabe par les manifestations de Tunisie et d'Égypte et jugé du devoir des démocraties de soutenir ce «début de printemps des peuples». « Le peuple tunisien et le peuple égyptien, avec une audace qui les a surpris eux-mêmes, ont dit avec force qu'ils voulaient vivre autrement », a-t-il estimé. «Nul n'a le droit de les condamner pour ce qu'ils ont eu le courage de dire.»

Le grand sujet, dans les couloirs, était les vacances des ministres. «On se croirait au Salon du tourisme», a ironisé Éric Besson.

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