
Deux bâtiments de guerre iraniens comptent emprunter mercredi 16 février, pendant la soirée, le canal de Suez afin de rejoindre la Syrie, alliée méditerranéen de l'Iran, selon le ministre des affaires étrangères israélien, Avigdor Lieberman. Selon le ministre, un tel geste "ne s'était pas produit depuis de nombreuses années". Si l'information israélienne est confirmée, ce sera la première fois depuis 1979 que des bâtiments de guerre iraniens traversent le canal de Suez.
L'information a cependant été démentie par l'Autorité du Canal de Suez qui a fait savoir dans un communiqué qu'elle n'avait pas reçu notification du passage des navires iraniens : "L'Autorité autorise les bateaux de toute nationalité à franchir le canal aussi longtemps que leur pavillon appartient à un pays qui n'est pas en guerre contre l'Egypte".
L'IRAN, CONSIDÉRÉ COMME UNE MENACE MAJEURE PAR ISRAËL
"A mon grand regret, la communauté internationale ne fait preuve d'aucune disponibilité à répondre aux provocations iraniennes récurrentes", a insisté M. Lieberman, un faucon du gouvernement Nétanyahou et chef du parti d'extrême droite Israël Beiteinou, en faisant allusion à la récente visite du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, dans le sud du Liban, frontalier d'Israël. Pour M. Lieberman, l'envoi des deux bateaux iraniens est "une provocation qui prouve que la confiance et l'audace des Iraniens grandissent de jour en jour". "La communauté internationale doit comprendre qu'Israël ne pourra pas toujours ignorer ces provocations", a ajouté le ministre.
Selon la radio israélienne, les deux navires de la marine de guerre iranienne seraient une frégate de classe MK-5, équipée de missiles sol-mer, et un bâtiment d'appui de classe Kharg. Un autre bâtiment militaire a franchi le canal de Suez mercredi : venant de la Méditerranée, le porte-avions américain USS Enterprise a traversé en direction de la mer Rouge, dans le cadre d'une mission de soutien au déploiement en Afghanistan prévue depuis longtemps, selon un porte-parole de la 5e Flotte américaine. Mais Israël considère l'Iran, qui prédit régulièrement la disparition de l'Etat hébreu et soutient le Hezbollah libanais et le Hamas palestinien, comme sa principale menace.
A Washington, le porte-parole du département d'Etat a assuré que les Etats-Unis allaient "surveiller" les deux navires. De son côté, le sénateur républicain Mark Kirk a jugé que même si "tout le monde est en droit de faire usage du canal de Suez", ce geste est "très, très provocateur".
TÉHÉRAN SERA "STOPPÉ PAR SON PROPRE PEUPLE"
Le même jour, le président israélien, Shimon Pérès, a estimé que le régime au pouvoir à Téhéran serait "stoppé par son propre peuple". "La plus grande corruption politique et morale au monde se trouve en Iran aujourd'hui (...). Ce que l'actuelle direction iranienne fait aujourd'hui est une honte pour l'histoire de ce pays, sa culture et les souffrances de son peuple", a insisté M. Pérès.
Des milliers de personnes ont manifesté lundi dans le centre de Téhéran à l'appel des chefs de l'opposition, l'ex-premier ministre Mir Hossein Moussavi et l'ancien président du Parlement Mehdi Karoubi, malgré l'interdiction des autorités.
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