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Flotille pour Gaza : les deux Canadiennes libérées

Le Tahrir demeure à quai jusqu'à nouvel ordre.

Le Tahrir demeure à quai jusqu'à nouvel ordre.

Radio-Canada

Les trois militants arrêtés lundi lors de l'opération de la garde-côtière grecque contre le navire canadien Tahrir, qui devait se diriger à Gaza, ont été remis en liberté mardi. Les accusations pèsent cependant toujours contre les trois activistes, deux Canadiennes et un Australien.

La propriétaire du Tahrir, la Torontoise Sandra Ruch, est accusée d'avoir laissé le bateau appareiller en dépit de l'interdiction des autorités grecques. Libérée sous caution, la femme de 50 ans doit comparaître devant le tribunal plus tard cette semaine.

Soha Kneen, une femme de 40 ans originaire d'Ottawa, et un citoyen australien, Michael Coleman, sont de leur côté toujours accusés d'avoir tenté d'entraver le travail des gardes côtiers. Ils avaient été arrêtés pour avoir tenté d'empêcher l'arraisonnement du Tahrir par la garde côtière alors qu'ils étaient à bord de kayaks.

Les autorités helléniques ont par ailleurs recueilli les déclarations des autres passagers, dont quelque 30 Canadiens. Comme ils refusaient de quitter le navire, de crainte d'être arrêtés sur le sol grec, les autorités les ont rejoints à bord.

Le capitaine du navire américain Audacity of Hope appréhendé vendredi pour avoir lui aussi essayé d'appareiller sans permission a également été libéré. Aucune accusation n'a été portée contre lui à l'issue de sa brève comparution en cour, ce qui suscite l'espoir au sein du groupe à bord du Tahrir.

Le Tahrir cherche réparation et ses passagers veulent poursuivre la mission

Le Tahrir a été endommagé lorsque les gardes-côtes l'ont forcé à revenir à quai après avoir quitté le port crétois d'Agio Nikolaos.

Selon Stéphan Corriveau, un des organisateurs de la mission, le navire est « sérieusement endommagé ». « Quand ils sont arrivés à quai, ils ont littéralement joué au stock-car avec notre bateau. Ils ont foncé dans le quai de ciment avec notre bateau et, une fois là, un autre bateau de la garde-côtière a foncé sur le côté de notre bateau. »

Il ne serait pas sécuritaire de reprendre la mer pour une longue traversée sans connaître l'étendue des dommages, croit-il.

Manon Massé, déléguée de Québec solidaire à bord du Tahrir, a précisé, en entrevue téléphonique à RDI, que le réservoir de diesel aurait été fissuré, causant des fuites. L'équipe se réunit trois fois par jour pour discuter des démarches à entreprendre.

Peut-être n'y a-t-il que des dommages qui pourront être réparés en quelques jours, a soutenu M. Corriveau. Mais pas question, dit-il, d'assumer la facture. « Le bateau était entre les mains [des autorités grecques], totalement, et on exige donc de la part du gouvernement grec qu'il répare notre navire ou qu'il finance les réparations. Ils devront assumer les dommages causés par leur comportement très agressif. »

Quoi qu'il en soit, dans les jours à venir, les membres de la mission humanitaire se pencheront sur les options qui s'offrent à eux, notamment l'achat d'un autre bateau, a expliqué M. Corriveau.

Un bateau vogue vers Gaza

Le bateau français Dignité - Al-Karama, lors de son départ de l'île Rousse, en Corse, le 25 juin.

Le bateau français Dignité - Al-Karama, lors de son départ de l'île Rousse, en Corse, le 25 juin.

Photo : AFP / Murielle Kasprzak

Sur les 10 navires faisant partie de la flotille internationale, un seul a réussi à quitter les eaux territoriales grecques en direction de l'enclave palestinienne. Le bateau français Dignité Al-Karama se trouverait présentement en mer Méditerranée, dans les eaux internationales, selon La Presse Canadienne.

Le bateau, qui mesure 19 mètres, n'emporte cependant pas d'aide humanitaire. Les deux cargos qui l'accompagnaient et qui devaient transporter l'aide ont été bloqués au port grec du Pirée.

Le Dignité Al-Karama transporte huit personnes, dont le leader de l'extrême gauche française, Olivier Besancenot, et l'eurodéputée écologiste Nicole Kiil-Nielsen.

Une source proche des organisateurs à Athènes soutient que le Dignité Al-Karama est arrivé de Corse en tant que navire de plaisance ce week-end, et qu'il a jeté l'ancre dans un port à l'écart d'Athènes.

Il a du coup échappé à la vigilance des autorités grecques, qui interdisent à tous les bateaux déclarant Gaza comme destination d'appareiller. La police portuaire grecque admet ne pas être au courant des déplacements du Dignité.

Outre le Tahrir, deux autres navires sont dans l'impossibilité de poursuivre leur voyage. Ceux-ci ont été sabotés alors qu'ils étaient toujours amarrés. Six autres bateaux, encore en Grèce, attendent la suite des événements.

La Grèce justifie l'interdiction d'appareiller par la nécessité de « protéger les passagers » de la flottille, dont l'objectif est de briser le blocus maritime imposé par Israël sur Gaza et d'y acheminer de l'aide.

Israël dit maintenir ce blocus maritime pour empêcher le mouvement islamiste Hamas d'importer des armes dans le territoire.

L'an dernier, le bateau turc Navi Marmara avait été pris d'assaut par l'armée israélienne lorsqu'il a tenté de forcer le blocus maritime israélien. L'attaque avait fait neuf morts parmi les militants.

Le NPD est intervenu auprès d'Israël

À Ottawa, la nouvelle opposition officielle a demandé à Israël de ne pas s'en prendre aux militants canadiens. Le leader du Nouveau Parti démocratique, Jack Layton, et le porte-parole de la formation en matière de politique internationale, Paul Dewar, ont présenté directement leur demande à l'ambassadrice israélienne au Canada, Miriam Ziv, au cours d'une réunion au bureau du chef de l'opposition au début du mois de juin.

Voulant éviter que ne se reproduise la tragédie de l'an dernier, MM. Layton et Dewar ont exhorté Israël à faire très attention dans ses actions par rapport à la flotille.

M. Dewar a indiqué que Mme Ziv les avait poliment écoutés. La diplomate n'était pas disponible pour une entrevue.

La rencontre organisée par le NPD s'est déroulée peu après que le ministre des Affaires étrangères, John Baird, eut publié un communiqué dans lequel il critiquait la flotille, soutenant que « les initiatives d'aide non autorisées constituent une provocation et n'aident en rien l'atteinte de l'objectif de venir en aide à la population de la bande de Gaza ».

Avec les informations de La Presse canadienne

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