Des tirs de roquettes sur Israël pour une quatrième journée consécutive

Des roquettes en provenance de la bande de Gaza sont tombées sur le sud d'Israël et en Égypte dimanche, entraînant une riposte de l'État hébreu qui a procédé à une centaine d'arrestations de cadres du Hamas.

Environ 17 roquettes se sont abattues depuis samedi minuit sur le sud d'Israël, notamment dans les villes de Beersheva et Ashkelon, sans faire de victimes ou de dégâts, selon un bilan de l'armée. Des frappes de salves de roquettes sur plusieurs villes israéliennes ont toutefois fait un mort et plusieurs blessés plus tôt samedi.

Deux roquettes seraient également tombées sur le territoire égyptien dimanche, sans toutefois faire de victimes, ont indiqué une source de sécurité et la télévision d'État égyptiennes. Une des sources rapporte que les roquettes étaient probablement dirigées vers Israël et visaient le terminal frontalier de Kerem Shalom.

Les Comités de résistance populaire (CRP) et la branche armée du Jihad islamique, qui ont plus tôt revendiqué les tirs contre des cibles israéliennes près de la frontière égyptienne, n'ont pas réagi dans l'immédiat.

Israël a aussitôt riposté avec un raid aérien dimanche en fin de matinée, faisant deux blessés légers, selon les témoins.

Vague d'arrestations en Cisjordanie

Des sources sécuritaires palestiniennes parlent aussi de dizaines d'arrestations de cadres et de militants du Hamas en Cisjordanie dans la nuit de samedi à dimanche.

Le député du Hamas Mohammed Motlaq Abou J'heisha figurerait parmi les cadres interpellés, selon une source, qui chiffre le nombre d'arrestations à 120.

Dimanche, la Ligue arabe, en réunion d'urgence au Caire, condamnait les bombardements de l'aviation israélienne et réclamait une intervention de l'ONU.

Les factions palestiniennes s'entendent sur un accord « informel » de trêve

Les principales factions palestiniennes présentes dans la bande de Gaza sont parvenues à un « accord informel sur l'instauration d'une trêve » dans les affrontements avec Israël, a déclaré dimanche soir un haut responsable du Hamas, le mouvement islamiste qui détient le pouvoir à Gaza.

Cette trêve pourrait démarrer dans la nuit de dimanche à lundi « à condition qu'Israël cesse de son côté ses attaques », a précisé ce responsable qui a requis l'anonymat. Selon lui, la trêve devrait être officiellement annoncée lundi. La police du Hamas aurait d'ores et déjà, « reçu pour consigne de stopper les tirs » contre Israël, a-t-il souligné.

Cette annonce survient à la suite de contacts intensifs, par l'entremise de l'Égypte, en vue de parvenir à une accalmie. Dans le cadre de ces pourparlers, le général de réserve Amir Eshel, ancien chef du département de la planification de l'armée israélienne, s'est rendu au Caire avec d'autres responsables israéliens, ont indiqué les médias en Israël.

Escalade de la violence

Depuis le début des raids israéliens contre la bande de Gaza jeudi dernier, 15 Palestiniens ont été tués et 47 blessés, selon des sources médicales palestiniennes.

Les violences ont commencé jeudi après un triple attentat à la station balnéaire d'Eilat sur la mer Rouge, près de la frontière avec l'Égypte, tuant huit Israéliens. L'État hébreu s'est alors lancé dans une traque des auteurs présumés des attaques, tuant sept hommes armés. Cinq policiers égyptiens ont également péri dans l'opération.

Ces exécutions ont conduit à une crise diplomatique avec l'Égypte, qui a exigé des excuses officielles d'Israël, jugeant « insuffisants » les regrets du ministre de la Défense Ehud Barak.

Samedi, la télévision d'État égyptienne indiquait que l'Égypte avait décidé de rappeler son ambassadeur en Israël en guise de protestation, mais des responsables égyptiens ont nié ces allégations. Un communiqué annonçant le retrait du diplomate a d'ailleurs été discrètement retiré du site internet du gouvernement égyptien.

Apaisement

Dimanche, les autorités égyptienne et israélienne semblaient vouloir apaiser les tensions, alors que l'Égypte saluait l'initiative israélienne d'ouvrir une enquête conjointe sur la mort des policiers égyptiens.

Du côté israélien, le président Shimon Pérès a exprimé encore une fois ses « regrets » pour leur décès en soulignant que l'accord de paix conclu entre les deux voisins en 1979 « constitue un atout stratégique pour tout le monde ».

Selon des sources aéroportuaires, une délégation israélienne de haut rang serait par ailleurs arrivée au Caire dimanche.

Avec les informations de Agence France-Presse et Reuters