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Un millier de prisonniers palestiniens en échange de Gilad Shalit

Le soldat israélien Gilad Shalit (archives)

Le soldat israélien Gilad Shalit (archives)

Photo : La Presse canadienne / AP

Radio-Canada

Israël et le Hamas se sont entendus sur la libération d'un millier de prisonniers palestiniens contre celle du militaire Gilad Shalit, détenu à Gaza depuis plusieurs années.

Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a confirmé mardi soir la nouvelle, annoncée plus tôt par le Hamas.

Je présente au gouvernement un accord qui ramènera Gilad Shalit sain et sauf à ses parents et à tout le peuple d'Israël dans quelques jours.

Une citation de Benjamin Nétanyahou

Conclu sous médiation égyptienne, l'entente devait cependant être approuvée par le gouvernement israélien, réuni en séance urgente jusqu'aux petites heures mercredi matin. Vingt-six ministres l'ont approuvée, et trois l'ont rejetée, dont le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman.

Benyamin Nétanyahou a précisé que l'accord avait été paraphé jeudi dernier et « signé définitivement aujourd'hui ». Le premier ministre israélien a par ailleurs fait état de « négociations difficiles » et remercié l'Égypte pour ses efforts de médiation. Il a aussi indiqué qu'il avait téléphoné aux parents du militaire pour leur annoncer la nouvelle.

Israël ferme la porte à la libération de Marwan Barghouti

Marwan Barghouti

Marwan Barghouti

Photo : AFP / Tal Cohen

L'entente prévoit la libération de 1027 détenus palestiniens, dont 27 femmes, selon le chef du Hamas en exil à Damas, Khaled Mechaal.

Le directeur du Shin Bet, le service de renseignement israélien, a catégoriquement démenti les déclarations d'un responsable palestinien, qui soutenait que l'entente prévoyait la libération de dirigeants palestiniens.

Le responsable palestinien avait affirmé, sous couvert de l'anonymat, que Marwan Barghouti, populaire dirigeant du Fatah en Cisjordanie, ferait partie des détenus palestiniens libérés. Reconnu coupable de chefs de meurtre en 2002, cette figure de la seconde Intifada purge actuellement cinq peines de prison à vie après avoir été condamné en Israël pour son implication dans des attentats meurtriers.

Le responsable palestinien a également évoqué le nom d'Ahmed Saadat, secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine. Condamné en 2008 pour avoir ordonné l'assassinat d'un ministre israélien du Tourisme en 2001, il purge présentement une peine d'emprisonnement de 30 ans. Il est détenu à l'isolement depuis quatre ans.

Selon le plan présenté par le Shin Bet, l'échange de prisonniers doit se faire en deux étapes. Dans un premier temps, quelque 450 prisonniers palestiniens, dont 280 étaient condamnés à perpétuité, seront libérés et, dans certains cas, déportés. Les 550 autres détenus, choisis par Israël, seront relâchés deux mois plus tard.

Selon un bilan établi par les autorités palestiniennes, plus de 6000 Palestiniens, dont 38 femmes et 280 enfants, sont toujours en détention dans les prisons israéliennes. En outre, 270 personnes sont en détention administrative, et 22 membres du Conseil législatif palestinien sont emprisonnées.

Depuis le 27 septembre, des centaines de détenus palestiniens participent à une grève de la faim pour protester contre l'abolition de certains privilèges qui ont été abolis depuis l'enlèvement du jeune militaire israélien. Ils réclament notamment l'accès aux chaînes télévisées en arabe et le droit de suivre des cours.

Joie, attente et condamnation

L'annonce a été accueillie avec joie à Rafah.

L'annonce a été accueillie avec joie à Rafah.

Photo : AFP / SAID KHATIB

Pour exprimer leur joie, des dizaines de personnes se sont réunies en soirée devant le campement érigé devant la résidence du premier ministre Nétanyahou par la famille de Gilad Shalit. À l'été 2010, ceux-ci se sont installés dans une tente pour que le gouvernement israélien accepte l'échange de prisonniers.

La famille Shalit a de son côté accueilli la nouvelle avec un optimisme prudent. « Je me réjouirai quand il y aura une raison de le faire », a pour déclaré Noam Shalit, le père du militaire, à l'AFP.

Des groupes d'extrême droite israéliens avaient pour leur part appelé les citoyens à se mobiliser « pour convaincre les ministres de ne pas voter en faveur de la libération de terroristes afin d'éviter d'autres massacres d'innocents dans le futur ». Le groupe Almagor, qui représente des victimes d'attentats commis par des Palestiniens, a soutenu que « Nétanyahou avait capitulé devant le Hamas ».

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, « se félicite chaleureusement de la conclusion d'un accord d'échange, qui est un succès national palestinien », a déclaré à l'AFP le négociateur Saëb Erakat.

La conclusion de l'accord a été célébrée dans plusieurs villes palestiniennes, notamment à Jabaliya, où, selon le Hamas, se sont rassemblées des dizaines de milliers de personnes. Des milliers d'autres se sont précipités près de la frontière égyptienne, brandissant des drapeaux palestiniens.

Gilad Shalit, qui a également la nationalité française, n'avait que 19 ans lorsqu'il a été enlevé par un commando de trois groupes armés palestiniens, dont les Brigades Ezzedine al-Qassam, en juin 2006. Depuis, il a été promu de caporal à sergent. La dernière vidéo le montrant en vie remonte à septembre 2009.

Les négociations pour son retour avaient jusqu'à présent achoppé sur l'identité des détenus palestiniens qui seraient libérés, Israël refusant de libérer ceux ayant du sang israélien sur les mains.

Avec les informations de Agence France-Presse, Reuters et Haaretz.com

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