L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) devrait dénoncer prochainement et preuves à l'appui, le caractère militaire du programme nucléaire iranien qui vise à doter l'Iran de la bombe.
Le Figaro, qui révèle l'information, parle du "rapport le plus dur et le plus complet jamais écrit par l'AIEA" sur ce dossier sensible. L'annonce devrait avoir lieu lors du prochain conseil des gouverneurs de l'Agence, le 17 novembre à Vienne.
Cette annonce interviendrait, comme le souligne le journal, dans un contexte géopolitique et diplomatique tendu. "Dans les capitales occidentales, on est persuadé qu'il faut agir sur le dossier avant 2012, année d'élections très importantes", écrit Le Figaro. Vladimir Poutine est annoncé à la présidence à Moscou, ce qui pourrait se "traduire par un durcissement de la position russe vis-à-vis de l'Occident", avec comme monnaie d'échange possible, un rapprochement diplomatique plus étroit encore avec l'Iran. Téhéran serait d'ailleurs en discussion avec Moscou pour construire une deuxième centrale nucléaire.
DES INSPECTIONS ONT EU LIEU LA SEMAINE DERNIÈRE
Mais il y a aussi Washington, où Barack Obama pourrait se détourner momentanément de certains dossiers internationaux au profit de la scène intérieure ainsi que Paris où une défaite du président sortant pourrait porter un coup à la priorité donnée au nucléaire iranien par la présidence. Enfin, à Pékin "où l'arrivée au pouvoir de la cinquième génération du Parti communiste chinois, couplée aux élections législatives et présidentielle de Taïwan, pourrait faire disparaître le dossier iranien de l'agenda."
Certains experts estiment qu'il est peut-être trop tard pour empêcher Téhéran de se doter de la bombe. Néanmoins, note Le Figaro, "ils redoutent par-dessus tout que la nucléarisation de l'Iran ait lieu sous le régime actuel."
Mardi 12 octobre, l'Iran a réaffirmé, par la voix de son ministre des affaires étrangères, Ali Akbar Salehi, qu'il souhaitait coopérer plus étroitement avec lAIEA mais à une condition : que l'agence onusienne déclare achevée son enquête sur le programme nucléaire controversé de Téhéran. "Des experts des deux parties doivent se réunir et élaborer un mécanisme pour voir comment nous pouvons procéder" pour régler le différent entre l'Iran et l'AIEA, a-t-il déclaré après avoir rencontré le directeur général de l'AIEA, le Japonais Yukiya Amano, au siège de l'agence. "Mais, l'AIEA doit d'abord dire que la première étape a été remplie et qu'une réponse a été apportée aux six questions en suspens. Cela devrait être dit d'une manière explicite".
Cette déclaration est intervenue alors qu'un responsable de l'AIEA a inspecté la semaine dernière des sites nucléaires iraniens, dont des sites d'enrichissment d'uranium. Ali Asghar Soltanieh, représentant de l'Iran à l'AIEA, indiquait que le chef des inspecteurs de l'AIEA, Herman Nackaerts, accompagné de ses adjoints, a visité les sites "pendant cinq jours, la semaine dernière", dont la centrale nucléaire de Bouchehr et les installations d'enrichissement d'uranium à Fordo situés près de la ville de Qom et Natanz ou les sites nucléaires d'Isfahan, y compris l'usine de fabrication de barres de combustible.
L'AIEA et l'Iran avaient adopté en août 2007 une feuille de route afin d'apporter des réponses aux interrogations de l'agence quant à la nature du programme nucléaire de Téhéran : pacifique, comme l'affirme la République islamique, ou visant la fabrication d'une bombe atomique, comme le soupçonnent les Occidentaux. En raison de ces soupçons, l'Iran est l'objet d'une série de sanctions internationales, tant du Conseil de sécurité de l'ONU que de l'Union européenne.
Lire la page consacrée à l'Iran sur le site de l'AIEA
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