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Débat sur le prix payé pour la libération de Gilad Shalit 

Le ministre de la Défense, Ehoud Barak (à gauche, ici avec Gilad Shalit le18 octobre), estime que «de nouvelles règles tenant compte de nos intérêts étatiques» devront être établies. Amr Nabil/AP

La dirigeante de Kadima, Tzipi Livni estime que l'accord conclu avec le Hamas «renforce» le mouvement islamiste.

Tout le monde se félicite de la libération du soldat Gilad Shalit, et Tzipi Livni a profité de son passage à Paris pour remercier la France du soutien apporté à Israël dans cette longue épreuve. Le prix payé, avec l'élargissement de plus d'un millier de prisonniers palestiniens, n'en a pas moins ouvert un vaste débat en Israël.

La dirigeante de Kadima, principal parti de l'opposition israélienne, estime que l'accord conclu avec le Hamas «renforce» le mouvement islamiste palestinien et «risque de nuire stratégiquement à Israël». Ces propos, formulés dimanche, ont fait la une de la ­presse, alors que le pays fêtait encore le retour chez lui du jeune sergent, après plus de cinq ans de captivité.

Pour Tzipi Livni, la liste des prisonniers libérables dans un deuxième temps (jusqu'à présent 477 sont sortis de prison ; il en reste 550 qui doivent être libérés dans les deux mois) devrait être «concertée» avec le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, afin de compenser l'avantage que le Hamas retire de l'accord conclu.

Tzipi Livni reconnaît que les Israéliens ont très largement approuvé (à 75 %, selon un récent sondage) la libération de Shalit et se garde de critiquer la bonne nouvelle. «Ce qu'il faut faire maintenant, c'est minimiser les dégâts et éviter de donner l'impression d'offrir une récompense aux preneurs d'otages. Je souhaite qu'un débat s'engage en Israël. »

Les profits du Hamas

Après l'euphorie des premiers jours, la discussion est lancée. Le ministre de la Défense, Ehoud Barak, estime que «de nouvelles règles tenant compte de nos intérêts étatiques» devront être établies. La commission Shamgar, chargée en 2006 de définir les paramètres à suivre en cas d'échange de prisonniers, s'est abstenue de publier son rapport pour ne pas perturber les négociations liées à la libération de Shalit. Elle devrait le faire prochainement.

La question des rapports avec le Hamas se pose alors que les islamistes profitent des élections organisées dans les pays du printemps arabe, comme l'a montré le scrutin de dimanche en Tunisie. Tzipi Livni met en garde : «Si les extrémistes islamistes profitent du système, cela affectera les relations avec Israël et rendra encore plus difficile un accord de paix avec les Palestiniens. La communauté internationale doit en tenir compte.»

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