Un jour férié pour les musulmans et les juifs ?
Eva Joly n'a pas failli à sa réputation dans un discours tenu mercredi soir à Paris lors d'une "Nuit de l'Egalité".
- Publié le 12-01-2012 à 10h47
- Mis à jour le 12-01-2012 à 11h43

A presque chacune de ses déclarations médiatiques dans le cadre de la campagne pour les présidentielles en France, Eva Joly, l'ancienne juge d'instruction franco-norvégienne, crée le "buzz".
La candidate écologiste à la magistrature suprême n'a pas failli à sa réputation dans un discours tenu mercredi soir à Paris lors d'une "Nuit de l'Egalité".
"Quand j'entends Claude Guéant et Marine Le Pen, j'ai mal à ma France, j'ai mal à notre France", a-t-elle notamment déclaré. Mais le point d'orgue de son discours fut ceci : "Je propose qu'un jour férié soit accordé aux juifs et aux musulmans pour célébrer Kippour et l'Aïd-el-Kebir afin que chaque religion ait un égal traitement dans l'espace public."
Un rapport de Bernard Stasi sur la laïcité suggérait en 2003 de "faire des fêtes religieuses de Kippour et de l'Aïd el-Kébir des jours fériés dans toutes les écoles de la République" et, "dans le monde de l'entreprise, (de) permettre aux salariés de choisir un jour de fête religieuse sur leur crédit de jours fériés".
Eva Joly explique qu'elle reprend à son compte cette proposition qui faisait consensus il y a quelques années. A ses yeux, si cette mesure est appliquée, "l'égalité et la laïcité auront avancé dans notre pays".
Une vision de la laïcité que ne partage pas le Parti radical de gauche (PRG). Les écologistes défendent "une approche communautariste de la société", déplore Pascal-Eric Lalmy, secrétaire national du PRG. Il rappelle que la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l'Etat stipule que la République "ne reconnaît aucun culte".