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Syrie : le plan de paix de Kofi Annan pourrait être compromis

Des combattants de l'Armée de libération syrienne essaient de repérer un tireur d'élite pendant des combats avec les troupes syriennes, en banlieu de Damas.

Des combattants de l'Armée de libération syrienne essaient de repérer un tireur d'élite pendant des combats avec les troupes syriennes, en banlieu de Damas.

Photo : AP

Radio-Canada

La Chine a exhorté lundi le régime de Damas et l'opposition syrienne à respecter leurs « engagements » de cessez-le-feu et de retrait militaire dans le cadre du plan de sortie de crise de l'émissaire international Kofi Annan. Le plan de paix de Kofi Annan est menacé par la volonté du régime de rendre son application conditionnelle à un engagement par écrit des rebelles à cesser le combat.

« Dire que la Syrie va retirer ses forces des villes à la date du 10 avril est inexact, Kofi Annan n'ayant pas encore présenté de garanties écrites sur l'acceptation par les groupes terroristes armés de l'arrêt de toute forme de violences et leur volonté de livrer leurs armes afin d'étendre le pouvoir de l'État sur tout le sol » syrien, a affirmé par voie de communiqué le ministère syrien des Affaires étrangères dimanche.

Le gouvernement poursuit que la Syrie ne veut pas « répéter ce qui s'est passé » lors de la mission des observateurs arabes en décembre, qui aurait permis « aux groupes terroristes de se réorganiser et de se réarmer pour contrôler des quartiers entiers ».

Le chef de l'Armée syrienne libre (ASL), formée de militaires dissidents, en conclut que la feuille de route soumise par l'envoyé spécial des Nations unies et de la Ligue arabe est condamnée à l'échec.

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« Le régime ne va pas appliquer ce plan. Ce plan va échouer », a affirmé le colonel Riad Al-Asaad depuis la Turquie, qui souligne que la feuille de route ne parle pas de garantie écrite à fournir.

« Nous avons donné notre parole que si le régime respectait ce plan, nous le respecterions également. Nous sommes honnêtes », a-t-il poursuivi.

Le porte-parole du commandement unifié de l'ASL abonde dans le même sens. « Nous honorerons la date butoir même si [les forces du régime] ne se retirent pas. Nous observerons un cessez-le-feu comme nous nous y sommes engagés auprès des Nations unies », a indiqué le colonel Kassem Saad Al-Dine en lançant cet avertissement : « Mais si elles ouvrent le feu, nous reprendrons les armes et riposterons ».

Cette volte-face de Damas survient quelques jours après que le président Al-Assad eut accepté le plan Annan, qui prévoit le retrait de l'armée des villes mardi et la fin des combats 48 heures plus tard.

La région d'Idleb en proie aux violences

Pendant ce temps, les violences se poursuivaient toujours en Syrie dimanche, après une des journées les plus meurtrières depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar Al-Assad. Les forces fidèles au régime pilonnaient dimanche la ville d'Idleb et sa région, à proximité de la frontière avec la Turquie, tuant et blessant des dizaines de personnes, selon des groupes d'opposants.

Dimanche, l'émissaire Kofi Annan s'est dit « choqué » par la « montée des violences » et des « atrocités » commises en Syrie. « Alors que nous nous approchons de la date butoir du mardi 10 avril, je rappelle au gouvernement syrien la nécessité de respecter pleinement ses engagements et je souligne que l'escalade actuelle des violences est inacceptable », a-t-il déclaré par voie de communiqué.

En soirée, la France a « condamné avec force la poursuite des massacres » en Syrie et a qualifié d'« inacceptables » les nouvelles exigences de Damas. « Alors que le régime de Bachar Al-Assad avait annoncé qu'il acceptait le plan Annan et proposé lui-même la date du 10 avril pour le retrait de ses troupes et de ses armes lourdes des centres urbains, il formule maintenant de nouvelles exigences inacceptables », a déclaré Bernard Valero, porte-parole du Quai d'Orsay.

Les soldats syriens auraient exécuté plus d'une centaine de personnes, principalement des civils ces quatre derniers mois, selon un rapport de l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights Watch rendu public lundi.

Dans son message pascal, le pape Benoît XVI a quant à lui supplié pour que « cesse l'effusion de sang » en Syrie, et que le dialogue souhaité par la communauté internationale prévale.

Avec les informations de Agence France-Presse et Reuters

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