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L'Égypte veut revoir le contrat d'exportation de gaz avec Israël

Le siège social de la société d'État égyptienne Egas

Le siège social de la société d'État égyptienne Egas

Photo : AFP / KHALED DESOUKI

Radio-Canada

L'Égypte pourrait reprendre ses exportations de gaz vers Israël à la condition que les prix et les modalités du contrat entre les deux pays soient revus.

Le gouvernement égyptien a annulé, dimanche, le contrat d'exportation entre les deux pays en invoquant le non-respect de certaines clauses. La ministre égyptienne de la Coopération internationale, Fayza Aboul Naga, a lié, lundi, la vente de gaz à Israël à l'obtention d'un nouveau contrat plus favorable à l'Égypte. La ministre n'a toutefois pas divulgué les exigences de l'Égypte.

Négocié sous le régime du président déchu Hosni Moubarak, l'ancien contrat d'exportation était décrié par de nombreux Égyptiens. Ces derniers estiment que la valeur du gaz a été sous-évaluée sous Moubarak, qui a été renversé à la faveur d'une révolte populaire en février 2011. Les conditions dans lesquelles le contrat a été négocié font notamment partie du dossier d'accusations retenues contre M. Moubarak et ses fils Alaa et Gamal. Le verdict dans le procès de l'ancien président égyptien est attendu pour le 2 juin prochain.

L'Égypte fournit 43 % du gaz naturel consommé en Israël, où 40% de l'électricité est produite à partir de cette source d'énergie.

L'Assemblée du peuple - la chambre des députés - égyptienne s'est félicitée de la suspension des ventes de gaz à « l'entité sioniste », estimant que cela « reflète la volonté du peuple égyptien ».

Le monde arabe en mutation

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L'interruption de l'exportation du gaz égyptien survient en contexte électoral. Le premier tour de l'élection présidentielle doit se tenir dans un mois et plusieurs candidats ont également salué l'arrêt des ventes.

Israël minimise

Israël a pour sa part minimisé la portée de l'annulation du contrat d'approvisionnement en gaz avec son voisin égyptien. « Nous ne considérons pas cet arrêt du gaz comme une conséquence de développements politiques », a déclaré le premier ministre Benyamin Nétanyahou. « Il s'agit en fait d'un différend commercial entre la compagnie israélienne et la compagnie égyptienne. »

« Nous disposons des réserves de gaz pour rendre Israël complètement indépendant sur le plan énergétique », a poursuivi M. Nétanyahou en référence aux gisements gaziers découverts au cours des dernières années en Méditerranée.

L'Égypte est le premier État arabe à avoir conclu, en 1979, un accord de paix avec l'État hébreu. « L'accord de fourniture de gaz ne fait pas partie de l'accord de paix [israélo-égyptien], mais c'est un important contrat commercial qui montrait la stabilité des relations entre les deux États », a déclaré le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman. « L'annulation unilatérale de ce contrat n'est pas un bon signe et nous espérons que ce différend sera résolu comme tout autre différend commercial, sans lui donner une dimension politique », a-t-il ajouté.

Un gazoduc égyptien en feu à la suite d'une attaque par des hommes armés, en septembre 2011.

Le même gazoduc avait pris feu à la suite de la dernière attaque, commise en septembre dernier.

Photo : AFP / STR

Le gazoduc qui traverse le nord de la péninsule égyptienne du Sinaï est la cible de nombreuses opérations de sabotage depuis plus d'un an. Ces opérations n'ont pas été revendiquées à ce jour.

Passe d'armes diplomatique

Le Caire a, par ailleurs, indiqué vouloir des « explications » d'Israël sur des propos attribués à M. Lieberman. Ce dernier aurait dit que « la question égyptienne est bien plus préoccupante que la question de l'Iran ».

Le ministre des Affaires étrangères égyptien, Mohammed Kamel Amr, s'est « étonné qu'un haut responsable israélien puisse tenir de tels propos ».

L'Égypte fournit aussi 80 % des besoins en gaz de la Jordanie pour l'alimentation de ses centrales électriques. Amman a exprimé son inquiétude, lundi, en regard des coupures dans l'approvisionnement en gaz égyptien. Ces interruptions pourraient coûter plus de 2 milliards de dollars au royaume en 2012.

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