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SYRIE

Abdel Basset Sayda succède à Burhan Ghalioun à la tête du Conseil national syrien

Exilé en Suède depuis près de 20 ans, le Kurde Abdel Basset Sayda a été élu à la tête du Conseil national syrien, la principale force d'opposition au régime de Bachar al-Assad, en remplacement de Burhan Ghalioun, démissionnaire.

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AFP - Abdel Basset Sayda, élu à la tête de la principale coalition de l'opposition syrienne, est un kurde indépendant exilé en Suède depuis près de 20 ans, très peu connu du grand public et sans grande expérience politique.

Agé de 55 ans, M. Sayda est considéré comme un homme "conciliant", "honnête" et "indépendant" par des responsables du Conseil national syrien (CNS), qui regroupe plusieurs tendances de l'opposition syrienne.

Abdel Basset Sayda, président du Conseil National Syrien

Bénéficiant de la double étiquette d'opposant affilié à aucun parti et de modéré, cet expert des civilisations anciennes, auteur d'ouvrages sur la question kurde et la pensée arabe, a été l'un des fondateurs du CNS, dont il est membre du bureau exécutif et chef du bureau des droits de l'Homme.

"Sayda n'a pas beaucoup d'expérience politique, il n'a pas une longue histoire dans l'opposition", explique Monzer Makhous, coordinateur des relations extérieures du CNS en Europe.

"Le régime touche à sa fin"

"Nous entrons dans une phase sensible. Le régime touche à sa fin. Les massacres qui se multiplient et les pilonnages montrent qu'il se débat", a déclaré M. Sayda peu après son élection à la tête du CNS.
"D'après les informations, le régime a perdu le contrôle de Damas et d'autres villes", a-t-il ajouté, sans plus de précision.
Interrogé sur son action en tant que nouveau chef du CNS, M. Sayda a affirmé que le conseil "allait concentrer ses efforts pour que la communauté internationale prenne une décision décisive à l'encontre du régime, qui continue de perpétrer les massacres".
"Nous voulons renforcer les liens avec les militants sur le terrain et l'Armée syrienne libre (ASL), que nous allons soutenir par tous nos moyens", a-t-il aussi assuré.
"Nous sommes face à de grands défis (...). Nous oeuvrerons pour la restructuration du CNS et la mise en oeuvre des réformes", a ajouté M. Sayda.

Mais "il a de bonnes relations avec tout le monde", souligne l'opposant historique George Sabra, membre du bureau exécutif et ex-candidat à la présidence du CNS.

Succédant à Burhan Ghalioun, M. Sayda aura la difficile tâche d'élargir, d'unifier et de rendre efficace la principale coalition d'opposition au moment où le pays est au bord de la guerre civile après près 15 mois de révolte réprimée dans le sang.

Il devra surtout faire du CNS un interlocuteur crédible aux yeux de la communauté internationale.

"Il profite de son statut d'indépendant. Il est très fidèle à la Syrie, à la question kurde, mais c'est un modéré. C'est donc un message lancé aux Kurdes et à toutes les minorités", en particulier chrétiennes, pour qu'elles rejoignent l'opposition, dit Bassma Kodmani, responsable des relations extérieures du CNS.

Né à Amouda, dans la province à majorité kurde de Hassaka (nord-est), M. Sayda est marié et père de cinq enfants, quatre filles et un garçon.

Il a obtenu son doctorat en philosophie à l'université de Damas. Au début des années 1990, il a enseigné pendant trois ans à l'université en Libye, puis il est parti en Suède en 1994. Là, il a étudié les civilisations anciennes et s'est consacré à l'enseignement, à la recherche et à l'écriture.

M. Sayda a déclaré à l'AFP avoir pendant longtemps "travaillé secrètement dans la politique" contre le régime de Bachar al-Assad.

Selon ses proches, il a milité dans le mouvement kurde syrien, qui a mené plusieurs soulèvements contre le régime de Damas ces dernières décennies. Les Kurdes, minoritaires en Syrie (9%), se sont toujours plaints de discriminations et réclament la reconnaissance de leur culture et de leurs droits.

Sur cette question, M. Sayda se dit "partisan d'une solution démocratique juste à la question kurde, dans le cadre d'un système multipartite qui protège l'unité de la Syrie".
 

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