Le procureur de l'Etat d'Israël a fait appel, mercredi 7 novembre, de l'acquittement et de la condamnation légère de l'ex-premier ministre Ehoud Olmert dans des affaires de corruption, alors que ce dernier envisage de participer aux prochaines élections, a annoncé le ministère de la justice.
Le 10 juillet 2012, M. Olmert a été acquitté par un tribunal de Jérusalem dans deux dossiers de pots-de-vin et de corruption, les affaires dites Talansky et Rishon Tours. En revanche, ce même tribunal a reconnu M. Olmert coupable de corruption pour avoir favorisé, en tant que ministre du commerce et de l'industrie (2003-2006), son ex-associé dans un cabinet d'avocats.
Il a en conséquence été condamné à un an de prison avec sursis et à une amende de 75 300 shekels (15 000 euros), une peine qui ne l'interdit pas d'activité politique. Le procureur de l'Etat a fait appel de cette peine, jugeant qu'elle n'était pas assez sévère, selon un communiqué du ministère de la justice.
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"REJETER LES CONCLUSIONS DU TRIBUNAL"
Dans l'affaire Rishon Tours, concernant des doubles facturations, le procureur de l'Etat a demandé à la Cour suprême de "rejeter les conclusions du tribunal selon lesquelles il y avait un doute raisonnable sur la conscience et l'implication [d'Olmert] dans les faits frauduleux".
Dans le dossier Talansky, le procureur de l'Etat a contesté la décision du tribunal de considérer que M. Olmert "n'était pas coupable de fraude et d'abus de confiance", bien qu'ayant reçu des centaines de milliers de dollars en liquide de l'homme d'affaires juif américain Morris Talansky, sans rapporter ces dons aux autorités et en cachant l'argent dans un endroit tenu secret.
Ces appels interviennent alors que l'ancien chef du parti de centre droit Kadima, chassé du pouvoir en mars 2009 par une série d'affaires, envisage, selon certains de ses proches, de former un front anti-Nétanyahou de centre gauche aux élections législatives du 22 janvier 2013. Il a d'autre part été inculpé le 5 janvier dans une affaire beaucoup plus grave, l'énorme scandale immobilier du projet "Holyland" à Jérusalem, qui remonte à l'époque où il était maire de la ville (1993-2003) et qui implique pas moins de quinze autres ex-hauts responsables de la municipalité.
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