Pour la première fois, Israël a confirmé, mardi 19 février, l'identité du détenu australo-israélien retrouvé pendu dans une prison israélienne en 2010, identifié la semaine dernière par la télévision australienne ABC comme étant Ben Zygier. Le bureau du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, qui supervise le Mossad et s'exprimait pour la première fois depuis que l'affaire a été révélée, a confirmé son identité, mais a en revanche démenti tout contact entre Ben Zygier et les services secrets australiens. "Zygier n'avait aucun contact avec les services et les agences de sécurité australiens", écrit le bureau de Benyamin Nétanyahou, qui fait état par ailleurs d'une "excellente coopération […] et d'une transparence totale" entre Israël et l'Australie sur cette enquête.
La semaine dernière, après la révélation de cette affaire par les médias australiens, Israël avait été forcé de reconnaître avoir emprisonné en 2010 un Australien sous une fausse identité "pour des raisons sécuritaires", mais n'avait pas divulgué son nom. La chaîne australienne ABC a affirmé lundi que l'Australien, un avocat de 34 ans, avait été enrôlé par le Mossad et avait été arrêté par Israël en février 2010 pour avoir fait un compte rendu exhaustif de plusieurs opérations de l'agence à des responsables du renseignement australien.
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RAPPORT SUR LES CAUSES DE LA MORT
Mardi, un tribunal israélien a indiqué que le prisonnier s'était pendu en décembre 2010 dans sa cellule de la prison Ayalon près de Ramleh, où il était détenu au secret. "Le défunt a été trouvé pendu dans la douche de sa cellule de détention, avec un drap autour du cou attaché à la fenêtre de la salle de bain", selon les minutes d'une audience du tribunal de Rishon-LeTzion, qui devait statuer sur la levée partielle du secret imposé sur l'affaire. "Il s'agit d'un acte volontaire du défunt qui a causé sa mort par suicide", a précisé le document.
Le tribunal israélien a publié le rapport sur les causes de la mort, estimant que l'administration pénitentiaire pourrait être tenue pour responsable de "négligence ayant causé la mort" du détenu. Il cite également le rapport du médecin légiste du 20 décembre 2010 établissant la mort au 15 décembre, mentionnant "de légères écorchures à l'avant-bras gauche provoquées par un coup qui n'a pas contribué à la mort". Un rapport ultérieur du médecin légiste relève qu'une "petite quantité de sédatifs a été retrouvée dans le sang, mais ni alcool ni drogue".
Les premières informations faisaient état d'une surveillance de sa cellule vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Mais le quotidien israélien Maariv, citant les services pénitentiaires, affirme que les gardiens ne regardaient les images de sa cellule que toutes "les vingt à vingt-cinq minutes" car il n'était pas classé comme un détenu à "tendances suicidaires" et que les sanitaires n'étaient pas filmés. La commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset a annoncé dimanche qu'elle lançait une enquête sur cette affaire.
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