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Nétanyahou ne parvient pas à former un gouvernement

Benyamin Nétanyahou, lors de la réunion du cabinet à Jérusalem, dimanche. POOL/REUTERS

Le président israélien, Shimon Pérès, a accordé au premier ministre sortant une prolongation de deux semaines pour trouver une nouvelle coalition.

De notre correspondant à Jérusalem

Benyamin Nétanyahou a demandé et obtenu du président Shimon Pérès un délai de quatorze jours supplémentaires pour former un gouvernement. Désigné comme premier ministre le 2 février dernier après sa courte victoire aux élections législatives du 22 janvier, Nétanyahou s'efforce depuis un mois de rassembler une coalition. En vain jusqu'à présent. Quatre semaines de tractations et de discussions avec les responsables des autres partis politiques ne lui ont amené qu'un seul partenaire, le plus inattendu: Tzipi Livni et ses six députés.

Il est encore loin des 61 sièges nécessaires pour former un cabinet. Le recours à un délai supplémentaire est légal et n'est pas une procédure inhabituelle. Mais c'est pourtant un signe de la faiblesse politique de Nétanyahou, incapable de rassembler une majorité, alors qu'il n'a pourtant aucun rival politique d'envergure.

La politique n'est pas toujours rationnelle

Sur le papier, la solution est pourtant simple: Nétanyahou peut sortir de l'impasse en s'alliant avec les deux figures de la nouvelle Knesset: Yair Lapid, le journaliste-écrivain-acteur qui a créé la surprise en arrivant deuxième au scrutin, et Naftali Bennett, le colon souriant et dynamique.

Les deux hommes ne demandent d'ailleurs pas mieux. Tous deux ont toujours dit vouloir entrer dans un gouvernement Nétanyahou.

Mais la politique n'est pas toujours rationnelle. Nétanyahou entretient des rapports personnels tendus avec Bennett, qui fut autrefois l'un de ses proches collaborateurs avant de rompre avec lui, peut-être, dit la rumeur, sous la pression de Sara Nétanyahou, la femme du premier ministre.

L'autre raison de la réticence de Nétanyahou est plus concrète: Lapid et Bennett ont conclu une alliance et posent comme condition à leur entrée dans la coalition qu'en soient exclus les partis religieux ultraorthodoxes. Lapid a fait campagne autour du thème du «partage du fardeau» et entend mettre fin à l'exemption de service militaire dont bénéficient les juifs religieux. Plus généralement, il conteste l'influence disproportionnée de leurs partis dans la politique israélienne. Le Shas séfarade et le Judaïsme unifié de la Torah, le parti ashkénaze, sont en effet de toutes les coalitions gouvernementales. Ils bénéficient en échange de la bienveillance de l'État envers les milieux religieux, qui vivent en grande partie d'allocations et d'aides sociales.

Un risque de crise politique

Si Nétanyahou accepte d'exclure les Haredim, il perd non seulement des alliés fidèles, mais risque aussi de se retrouver entièrement dépendant de Lapid et Bennett, qui auront la possibilité de faire tomber le gouvernement au moindre désaccord.

L'autre solution pour Nétanyahou serait d'exclure Bennett et Lapid et de s'allier avec le Parti travailliste. Mais il se retrouverait alors dépendant de la gauche et susciterait le mécontentement dans les rangs du Likoud, son propre parti. La dernière hypothèse, la moins probable, est de voir Nétanyahou incapable de former une coalition et Israël entrer dans une crise politique qui obligerait à de nouvelles élections. Tous les sondages annoncent un nouveau scrutin comme potentiellement désastreux pour le Likoud.

Nétanyahou a quatorze jours pour décider entre ces trois options. Il a dimanche repris contact avec Bennett, pour tenter de parvenir à un accord.

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