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Dossier israélo-palestinien: la nouvelle approche d'Obama

Construction de logements à Maale Adumim, à l'est de Jérusalem, en février 2012. JIM HOLLANDER/EPA/MAXPPP

INFOGRAPHIE - Le président américain, Barack Obama, a limité ses ambitions par rapport à 2009. Lors de sa visite en Israël, il fera la navette entre Benyamin Nétanyahou et Mahmoud Abbas.

Correspondant à Jérusalem

Barack Obama semble s'être converti à la realpolitik. Le contraste est presque total entre le président américain de 2009 et celui de 2013. À l'époque, nouvellement élu et récompensé d'un prix Nobel attribué à l'avance, Obama s'était emparé du dossier israélo-palestinien et avait déclaré urbi et orbi vouloir en faire sa priorité. Il n'avait même pas réussi à organiser une rencontre entre les deux délégations.

Quatre ans plus tard, Obama arrive à Jérusalem en douchant d'avance tous les espoirs de le voir proposer un plan de paix ambitieux. Son entourage a répété sur tous les tons que le président était là «pour écouter» les parties, et qu'il ne fallait surtout pas s'attendre à quoi que ce soit.

Pourtant, quelques signes indiquent qu'Obama n'a peut-être pas entièrement renoncé à faire avancer le plus épineux dossier des relations internationales contemporaines et qu'il a plutôt changé de méthode, tout en réduisant ses ambitions. En exigeant de Nétanyahou un gel d'un an de toutes constructions dans les colonies en 2009, Obama s'était mis lui-même dans une situation impossible. Nétanyahou avait fini par agréer avec réticence dix mois de gel partiel l'année suivante, mais l'Autorité palestinienne n'avait pas cru pouvoir accepter moins que les demandes américaines, et avait refusé de reprendre les pourparlers. «Obama a mesuré les limites de ses capacités de pression sur les parties, même de la part d'une superpuissance comme les États-Unis», explique un officiel israélien. «On pense qu'il a une approche moins directe, plus en retrait.»

Des ambitions à la baisse

Obama semble aussi avoir compris que les déclarations publiques sont contre-productives dans le système complexe des négociations israélo-palestiniennes. Les accords d'Oslo de 1993 avaient été négociés dans le secret le plus total, et selon le principe selon lequel rien n'est accepté avant que tout ne soit accepté. Ni les Palestiniens ni les Israéliens ne peuvent approuver des conditions préalables qui deviendraient ainsi une nouvelle base de départ des revendications adverses.

C'est donc sans doute un Obama plus réaliste qui arrive, avec des ambitions limitées.

Les circonstances l'exigent. Alors que les négociations entre Mahmoud Abbas et Ehoud Olmert étaient arrivées fin 2008 «tout près d'un accord», selon les mots du président palestinien, l'élection l'année suivante d'un Nétanyahou plus réticent avait largement contribué à la fin des pourparlers. Ses concessions, notamment son discours de Bar-Ilan de 2009 en faveur de la création d'un État palestinien, n'avaient pas suffi à rétablir un climat favorable aux négociations. Les mauvaises relations personnelles entre Obama et Nétanyahou n'avaient rien arrangé.

Obama va sans doute essayer d'adopter un ton plus détendu avec le premier ministre israélien. Le nouveau gouvernement de Nétanyahou, qui vient d'entrer en fonction, est pratiquement aussi à droite que le précédent, et les colons et leurs partisans, opposés à toutes négociations, y occupent les postes clefs. Mais Nétanyahou a perdu un peu de crédit politique aux dernières élections, et l'entrée de Tzipi Livni dans le cabinet, chargée de la Justice mais aussi des Négociations avec les Palestiniens, offre à Mahmoud Abbas un interlocuteur plus acceptable que Lieberman.

Obama fera pendant sa visite la navette entre Benyamin Nétanyahou et Mahmoud Abbas. Il doit appeler dans son discours les Israéliens à reprendre le processus de paix, et sans doute aussi essayer de convaincre les Palestiniens qu'il ne faut pas s'attendre à des concessions. Puis il laissera sans doute John Kerry reprendre dans les mois à venir le délicat travail de dialogue. «De toute façon, le processus de paix est dans une telle impasse que si les Américains parviennent ne serait-ce qu'à faire se rasseoir les parties à la table des négociations, ce serait déjà une avancée considérable», soupire un diplomate.


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15 commentaires
  • JeanLuc92

    le

    il ressemble à un petit morceau de gruyère le territoire palestinien sous leur controle

  • Bouche bée

    le

    Evidemment ici c'est vite ef facé de dire que la Cisjordanie est une zone d'aparteid ...même si ça saute aux yeux en regardant simplement la carte ("aproximative" )...

  • Bouche bée

    le

    Participant à l'enfumage les taches vertes sur cette carte ... en fait melange les zones A et B, en gros la moitié des taches vertes sont sous controle israelien ... pour dire le dépecage. Il semble aussi que toutes les rives de la mer morte sont sous controle israelien ! Carte bidon

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