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Le Crif salue l'engagement de Hollande

Richard Prasquier a accueilli le chef de l'État et sa compagne au 28e dîner du Crif. POOL/REUTER

La 28e édition de ce rendez-vous annuel s'est tenue dans un climat marqué par la recrudescence des actes antisémites.

Habitué des dîners du Crif, François Hollande s'y est rendu pour la première fois mercredi dans ses habits de président. Sans Jean-Marc Ayrault, car le chef de l'État a jugé que le Conseil représentatif des organisations juives de France pouvait se contenter d'une seule des deux têtes de l'exécutif, comme le font les autres institutions communautaires quand elles invitent les représentants de la République.

De nombreux ténors de la droite présents ces dernières années ont séché ­cette 28e édition du dîner. Patrick Devedjian était là, comme toujours. Michèle Alliot-Marie a fait un passage éclair, mais Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate à la mairie de Paris, est restée l'essentiel de la soirée, de même que Jean-François Copé, assis face à Jean-Louis Borloo. Tout le monde a souri quand François Hollande a fait une allusion à la motion de censure discutée quelques heures auparavant, en félicitant le Crif de réunir ceux «qui parfois se sont séparés l'après-midi».

Le président a repris un ton grave pour parler de la recrudescence des actes antisémites. «Pour la communauté juive, comme pour la République tout entière, il y a un avant et un après Toulouse, a-t-il ­affirmé. Mais il y a une autre leçon de Toulouse (…): c'est que l'horreur ne décourage pas la haine. Nous serons sans faiblesse.»

Le silence des «indignés»

Richard Prasquier, qui termine son mandat à la tête du Crif, avait évoqué dans son intervention ce qu'il a appelé l'«israélophobie». Sans citer Stéphane Hessel, il s'est étonné que des «indignés» restés silencieux sur les massacres au Darfour ou sur ceux perpétrés en Syrie sous le règne de Hafez el-Assad, aient «l'œil rivé sur Gaza, ce curieux “camp de concentration”». François Hollande n'a pas répondu, pas plus qu'il n'a relevé l'allusion à Dominique Lesparre, maire PCF de Bezons, qui a élevé au rang de citoyen d'honneur le Palestinien Majdi Irhima al-Rimawi, condamné à 80 ans de prison pour sa participation à l'assassinat d'un ministre israélien.

En revanche, le chef de l'État a «entendu» le président du Crif sur le Hezbollah, «qui tient le Liban et la Finul en otages». «L'Europe, qui connaît son rôle dans l'attentat de Burgas, en Bulgarie, et de bien d'autres, ne l'inscrit pourtant pas comme organisation terroriste, avait déploré Richard Prasquier. Cette frilosité est une faiblesse, nous ne la comprenons pas. Le chantage du Hezbollah et son impunité doivent cesser.»«La France est attentive à la situation du Liban, où les religions et les communautés cohabitent après de terribles déchirements et où les pressions s'exercent de l'extérieur, mais aussi de l'intérieur avec le Hezbollah, dont les liens avec la Syrie et l'Iran sont établis et même revendiqués, lui a répondu Hollande. Les autorités bulgares ont dit qu'elles avaient les preuves de l'implication des membres du Hezbollah dans l'odieux attentat de Burgas, qui a visé des touristes israéliens, en juillet dernier. Elles doivent encore le confirmer. L'Europe doit être prête à en ­tirer toutes les conclusions.»

Selon des informations publiées le 4 janvier 2013 par le quotidien israélien Maariv, la France s'opposait jusqu'à présent au sein des instances européennes à la classification du Hezbollah en mouvement terroriste. Pourtant, c'est ainsi que Lionel Jospin, alors premier ministre, l'avait qualifié en 2000, au cours d'une visite en Israël et dans les territoires palestiniens. Ce qui lui avait valu d'être chassé à coups de pierres de l'université palestinienne de Bir-Zeit.

Apparemment pas refroidi par ce précédent, François Hollande a terminé son intervention en plaisantant sur sa première participation à ce dîner «en tant que président… de la République ».«Je ne suis pas président du Crif, s'est-il repris. Je suis contre le cumul des mandats et je ne remplis pas toutes les conditions.»

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