
De larges pans du territoire syriens échappent au président Bachar Al-Assad. Les rebelles syriens ont récemment pris le contrôle dans le sud du pays d'une bande de 25 kilomètres entre la localité de Mouzayrib, à la frontière jordanienne, et Aabdyne, à la lisière du Golan et de la ligne de cessez-le feu avec Israël sur le plateau du Golan, affirme l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Samedi, des combattants de la "brigade des Martyrs de Yarmouk", des djihadistes du Front Al-Nosra et d'autres groupes s'étaient emparés d'une position de l'armée régulière à l'est de la localité de Sahm Al-Golan, dans la province de Deraa, après le retrait des forces du régime, selon cette ONG basée en Grande-Bretagne. Les violences ont fait samedi 108 morts à travers le pays, dont 28 civils, 48 rebelles et 32 soldats, selon l'OSDH).
La semaine dernière, une source au sein des services de sécurité à Damas avait "déploré le changement d'attitude de la Jordanie qui a ouvert depuis une dizaine de jours sa frontière et laisse passer des djihadistes et des armes croates achetées par l'Arabie saoudite". Selon cette source, près de 2 500 rebelles, entraînés et lourdement équipés, avaient pénétré dans la région de Deraa ces dernières semaines.
TIRS EN DIRECTION D'ISRAËL
Le ministre israélien de la défense Moshé Yaalon a promis dimanche de répondre "immédiatement" à tout tir syrien venant du plateau du Golan, ajoutant dans un communiqué qu'il tenait le régime de Damas responsable de toute "violation de la souveraineté" israélienne.
Des soldats israéliens postés dans la partie du Golan occupée par Israël avaient auparavant ouvert le feu sur une position militaire syrienne après avoir essuyé des tirs du territoire syrien pour la deuxième fois en 24 heures, selon une porte-parole militaire israélienne. On ignore dans l'immédiat si les tirs syriens provenaient des forces du président Bachar Al-Assad ou des rebelles présents dans la région.
Israël est officiellement en état de guerre avec la Syrie. Il occupe depuis 1967 quelque 1 200 km2 du plateau du Golan, qu'il a annexés, une décision que n'a jamais reconnue la communauté internationale, environ 510 km2 restant sous contrôle syrien.
Depuis le début de la guerre en Syrie, la situation s'est tendue sur le plateau du Golan mais les incidents – obus syriens tombant côté israélien et tirs de semonce israéliens – sont restés jusqu'à présent limités. Les dirigeants israéliens attribuent la chute récurrente de projectiles syriens en territoire sous contrôle israélien à des "erreurs de tirs", en raison de la proximité des combats entre les troupes du régime de Damas et les rebelles.
Voir les contributions
Réutiliser ce contenu