La tension est à son comble entre Damas et Israël
- Publié le 06-05-2013 à 22h30
- Mis à jour le 06-05-2013 à 22h41
Le régime syrien a menacé lundi Israël de riposter à ses raids aériens, dont le dernier a coûté la vie à au moins 42 de ses soldats
Le régime syrien, embourbé dans une guerre avec une rébellion voulant sa chute, a menacé lundi Israël de riposter à ses raids aériens, dont le dernier a coûté la vie à au moins 42 de ses soldats.
L'ONU et la Russie, un allié du président Bachar al-Assad, ont exprimé leur inquiétude d'une escalade après les raids israéliens contre des positions militaires vendredi et dimanche près de Damas, et les menaces de l'Iran et du Hezbollah libanais, importants soutiens du pouvoir syrien.
Ces inquiétudes seront au coeur des discussions que doit avoir mardi le secrétaire d'Etat américain John Kerry avec le président Vladimir Poutine à Moscou.
Dans un nouveau bilan du raid de dimanche, une ONG a fait état de la mort d'au moins 42 soldats syriens et précisé que le sort d'une centaine d'autres restait inconnu.
"La Syrie répondra à l'agression israélienne mais choisira le moment pour le faire. Cela ne se produira peut-être pas immédiatement car Israël est en état d'alerte", a affirmé un responsable syrien. "Nous allons attendre mais nous répondrons".
Craignant d'éventuelles représailles, Israël a déployé deux batteries anti-missiles dans le nord de son territoire, ordonné la fermeture de l'espace aérien dans cette zone jusqu'à lundi soir et renforcé la sécurité autour de ses ambassades.
Un responsable israélien a soutenu que les frappes avaient visé des dépôts d'armes iraniennes destinées au Hezbollah, assurant que son pays ne permettrait aucun transfert d'armes au mouvement libanais contre lequel Israël a mené une guerre en 2006 sans parvenir à le faire plier.
Mais Téhéran a nié la présence d'armes iraniennes sur ces sites et prévenu que ces raids provoqueraient "des événements graves dans la région desquels les Etats-Unis et le régime sioniste ne sortiront pas gagnants".
Le 30 avril déjà, le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, dont les hommes combattent aux côtés de l'armée syrienne, avait averti que sa formation et l'Iran ne permettraient pas la chute du régime.
Les Etats-Unis "sceptiques" quant à l'usage d'armes chimiques par les rebelles syriens
Les Etats-Unis ont dit lundi être "hautement sceptiques" quant à l'usage d'armes chimiques par les rebelles en Syrie, après des affirmations en ce sens d'une membre d'une commission d'enquête de l'ONU.
"Nous sommes hautement sceptiques quant aux affirmations selon lesquelles l'opposition (syrienne) aurait pu utiliser des armes chimiques. Nous jugeons hautement probable que quelque utilisation d'armes chimiques que ce soit en Syrie est le fait du régime" de Bachar al-Assad, a affirmé le porte-parole de l'exécutif, Jay Carney, lors de son point de presse quotidien.
Quelques heurs auparavant, la Commission d'enquête internationale indépendante sur la Syrie, mandatée par l'ONU, avait affirmé ne "pas avoir obtenu de résultats permettant de conclure que des armes chimiques ont été utilisées par les parties au conflit".
Cette déclaration apparaît comme un désaveu de déclarations faites dimanche à la presse par un des membres de la Commission, la procureure suisse Carla del Ponte, qui avait parlé d'usage de gaz sarin par les rebelles syriens.
La Maison Blanche a aussi répété, qu'à son sens, Israël avait le droit de se protéger et d'empêcher des armes sophistiquées de tomber entre les mains du Hezbollah, mais persisté à refuser de confirmer que des raids sur le territoire syrien en fin de semaine dernière étaient le fait de l'Etat hébreu.
© La Dernière Heure 2013