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"Les violences révèlent les crispations des ultra-orthodoxes en Israël"

Pour Eliezer Ben-Rafaël, spécialiste de l'identité juive, les violences à l'encontre des femmes qui sont venues prier dans les mêmes conditions que les hommes à Jérusalem illustrent un recul du religieux en Israël.

Propos recueillis par 

Publié le 10 mai 2013 à 20h23, modifié le 10 mai 2013 à 20h35

Temps de Lecture 1 min.

Un policier retient des juifs ultra-orthodoxes venus protester contre les prières de femmes devant le mur des lamentations, à Jérusalem le 10 mai.

Eliezer Ben-Rafaël est professeur de sociologie à l'Université de Tel-Aviv, spécialiste de l'identité juive et de la société israélienne. Selon lui, les violences des ultra-orthodoxes à l'égard des Femmes du mur [des Lamentations], vendredi 10 mai, traduisent la perte d'influence des ultra-religieux sur la société israélienne.

Comment analysez-vous les violences au mur des Lamentations ?

Les violences révèlent les crispations des ultra-orthodoxes, qui perdent de leur influence en Israël. Ils se sentent attaqués sur plusieurs fronts. Ils ne sont plus représentés au gouvernement, le ministère du trésor veut réduire leurs privilèges financiers. De plus, il y a une forte volonté de la population et des politiques de supprimer certains de leurs avantages, comme l'exemption de service militaire.

Lire (édition abonnés) : Le service militaire inconcevable pour les ultra-orthodoxes israéliens

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Ils ont donc besoin de s'accrocher à leurs prérogatives. Le monopole sur certains aspects religieux en fait partie. Au mur des Lamentations, par exemple, ils font appliquer la "coutume de l'endroit", qui leur permet d'imposer leurs règles sur les lieux saints qu'ils dirigent. La décision de justice qui autorise les femmes à avoir un service religieux au mur leur donne la sensation d'être menacés dans la sphère symbolique.

Pourquoi les femmes juives n'obtiennent-elles ces droits qu'aujourd'hui ?

C'est en fait la continuité de plusieurs mouvements : le combat de ces femmes date d'une trentaine d'années. Dans certaines synagogues à Jérusalem, qui ne sont pas contrôlées par les ultra-orthodoxes, elles peuvent déjà prier dans les mêmes conditions que les hommes.

Ce mouvement est aussi lié à l'influence croissante des juifs de la diaspora, qui viennent de l'étranger habiter en Israël. Ils découvrent des règles religieuses qu'ils n'acceptent pas et qui provoquent des changements dans la société israélienne.

Peut-on s'attendre à d'autres évolutions allant dans le même sens ?

Il y a déjà eu l'ouverture du mariage civil pour les non-Juifs. Aujourd'hui, la grande question c'est celle de la conversion. A l'heure actuelle, seules les conversions réalisées par les rabbins issus des courants orthodoxe et ultra-orthodoxe, qui sont les plus attachés à la loi talmudique, sont reconnues en Israël.

Les rabbins de tendance dite libérale, les "réformateurs" et les "conservateurs", voudraient aussi disposer de ce pouvoir religieux et luttent pour obtenir cette légitimité. Des écoles de judaïsme où des rabbins orthodoxes et non orthodoxes enseignent conjointement commencent à se créer, mais les ultra-orthodoxes ne reconnaissent pas les conversions qu'ils effectuent.

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