Israël n'exclut pas d'intervenir militairement en Syrie en cas de chute du président Bachar Al-Assad, pour empêcher que des armes perfectionnées ne tombent entre les mains de groupes djihadistes, a déclaré mercredi 22 mai le chef de l'armée de l'air israélienne.
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Dans l'hypothèse où Israël devrait affronter le Hezbollah et ses soutiens iraniens, a ajouté le général Amir Eshel, il faut s'attendre à un conflit long et douloureux. "Si la Syrie s'effondre demain, nous devrons mener des actions préventives pour empêcher que des armes perfectionnées tombent dans n'importe quelles mains", a-t-il dit lors d'une conférence à l'Institut Fisher pour les études spatiales et aéronautiques, près de Tel-Aviv.
UN FUTUR CONFLIT S'ANNONCE DIFFICILE
"Nous devons être prêts à affronter tous les scénarios, avec seulement quelques heures de préavis." Il a ajouté que dans le cas d'un tel conflit Israël pourrait se retrouver engagé sur trois fronts en même temps, ce qui forcerait l'armée de l'air à utiliser "tout le spectre" de ses capacités d'intervention.
Des avions israéliens ont attaqué des objectifs en Syrie au moins trois fois cette année pour détruire, selon des sources proches des services de renseignement, des armes antiaériennes et des missiles sol-sol destinés aux miliciens chiites du Hezbollah. Le général Eshel a rappelé que des missiles sol-air de fabrication russe S-300 étaient actuellement en route vers la Syrie, d'après les termes d'un contrat passé entre Moscou et le régime de Bachar Al-Assad.
Un futur conflit, a-t-il souligné, s'annonce difficile. "Les gens s'attendent à ce qu'on envoie l'adversaire au tapis, à quelque chose de chirurgical où Israël ne sera pas touché, mais ça ne se passera pas comme ça. L'arrière sera frappé, quoi que nous puissions faire", a-t-il expliqué, évoquant des attaques de missiles. "Si nous partons en guerre dans le Nord, nous pouvons gagner, sans doute, mais les choses seront totalement différentes de ce que nous avons connu dans le passé. Pas question de dire qu'on pourra régler l'affaire en deux mois… C'est bien plus compliqué que cela."
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