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Syrie : Israël doute de la volonté de Washington de franchir la ligne rouge d’une intervention militaire

Si l'Etat juif ne se dit pas "surpris" par les preuves de l'utilisation de gaz sarin en Syrie, il ne s'attend pas à des conséquences militaires immédiates, bien au contraire.

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Publié le 05 juin 2013 à 11h55, modifié le 05 juin 2013 à 11h55

Temps de Lecture 3 min.

Le président américain et le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, à Jérusalem, le 20 mars.

Jérusalem, correspondant. "Cela ne nous surprend pas, dans la mesure où cela va dans le sens de nos informations" : cette réaction, mercredi 5 juin, d'un haut diplomate israélien après la confirmation, par le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, de l'utilisation de gaz sarin en Syrie, ne signifie pas qu'Israël s'attende à des conséquences militaires immédiates, bien au contraire. "Nous avons été les premiers à révéler le pot aux roses, même si nous l'avons fait de façon maladroite", rappelle-t-il, en faisant référence aux déclarations du général Itai Brun, chef du service d'analyse du renseignement militaire israélien, qui avait assuré, le 23 avril, que le régime du président Bachar Al-Assad a utilisé "des armes chimiques meurtrières, probablement du gaz sarin, dans un certain nombre d'incidents".

Lire aussi : Syrie : Paris et Londres affirment avoir des preuves de l'utilisation de gaz sarin

L'Etat juif avait alors été accusé d'avoir voulu forcer la main des Etats-Unis, mais le lendemain, le porte-parole de la Maison Blanche avait souligné que les Etats-Unis n'avaient pas abouti à la conclusion de l'utilisation d'armes chimiques en Syrie. "Israël a fait part de ses certitudes, ainsi que la France et la Grande-Bretagne. Maintenant, la question est de savoir que faire, et qui doit le faire ? ", poursuit ce diplomate, dont la crainte de voir Washington demander d'autres "preuves irréfutables" s'est déjà confirmée.

RÉSERVE INHABITUELLE DES RESPONSABLES ISRAÉLIENS

Si les Etats-Unis ne souhaitent manifestement pas être acculés à franchir les lignes rouges qu'ils se sont eux-mêmes fixées, remarque-t-il, c'est en particulier parce qu'une intervention militaire risquerait d'ouvrir la boîte de Pandore d'un conflit régional, impliquant inévitablement Israël. La décision d'annihiler les sites chimiques syriens, ajoute ce haut diplomate, est de la responsabilité de la communauté internationale, pas d'Israël.

"Or, insiste-t-il, puisque la Russie et la Chine vont continuer à bloquer toute action, quand on parle de la 'communauté internationale', cela veut dire les Américains et les Européens." Si Israël était sollicité pour participer à une telle action, le gouvernement israélien "prendrait ses responsabilités", mais c'est une hypothèse peu vraisemblable, reconnaît-il.

C'est à Washington d'agir, insiste encore le diplomate : "Une opération militaire sera inévitable à partir du moment où les Américains décréteront qu'elle est inévitable, sinon elle n'aura pas lieu : je ne vois pas les Français et les Britanniques agir seuls, sans les Américains." Les responsables israéliens, à la demande expresse du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, font preuve d'une réserve inhabituelle dans leurs propos, sachant que toute prise de position publique d'Israël dans le conflit ne peut que jeter de l'huile sur le feu.

ISRAËL NE "COMPREND PAS" LA POSITION DE MOSCOU

La question de la dissémination d'armes chimiques syriennes, en particulier au profit du Hezbollah libanais, les préoccupe, mais, à ce stade, moins que celle d'armes conventionnelles sophistiquées comme les missiles russes sol-air S-300. Alors que le ministre israélien de la défense, Mosché Yaalon, a affirmé lundi que la Russie ne livrerait pas ces missiles à son allié de Damas avant 2014, d'autres responsables israéliens sont moins affirmatifs.

Youval Steinitz, ministre des relations internationales et du renseignement, a souligné mardi qu'Israël ne "comprend pas" la position de Moscou de livrer de tels armements à la Syrie dans une période aussi critique. Les S-300 pourraient être utilisés pour menacer des avions israéliens – militaires et civils – volant au-dessus de Haïfa et Tel-Aviv, a-t-il insisté, et surtout être mis à la disposition de l'Iran. Cette perspective d'une extension régionale du conflit est prise très au sérieux par les responsables israéliens, jordaniens et américains. Israël accélère son programme de fabrication de batteries de missiles antimissiles balistiques Arrow, a confirmé lundi le colonel Aviram Hason, responsable de la défense antimissile au ministère de la défense.

En Jordanie, les manœuvres militaires Eager Lion, associant dix-neuf pays, sous la direction des Etats-Unis, vont se dérouler du 9 au 20 juin. Il n'est pas exclu que les missiles antimissiles américains Patriot (comparables aux S-300 russes) qui vont être déployés au cours de cet exercice, restent sur le territoire du royaume hachémite à la fin de Eager Lion, ont indiqué mardi des responsables américains à l'agence Reuters.

Lire aussi (zone Abonnés) : Washington et Paris réservés sur une intervention

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