
Dans d'autres circonstances, l'information n'aurait pas mérité d'être relevée, mais le tir d'un missile Blue Sparrow en Méditerranée, dans la matinée de mardi 3 septembre, survient dans le contexte de la tension régionale suscitée par la probable intervention militaire américaine en Syrie.
C'est pour cette raison que le ministère de la défense russe a immédiatement donné l'alerte après la détection, par sa station radar d'alerte avancée de la mer Noire, de deux "objets balistiques" lancés en direction de la Méditerranée orientale, suscitant une brusque mais brève effervescence médiatique.
MANŒUVRES COMMUNES RÉGULIÈRES
La Syrie a très vite confirmé qu'aucun missile n'avait touché son territoire, et le ministère de la défense israélien, après avoir déclaré ne pas être "au courant" du lancement d'un missile dans cette région, a reconnu qu'il s'agissait d'un test conduit conjointement par les Etats-Unis et Israël. Information confirmée dans la journée de mardi par le Pentagone, qui a assuré que cet essai prévu de longue date n'avait "rien à voir" avec une éventuelle action militaire en Syrie.
Le Blue Sparrow est un missile développé par la firme israélienne Rafael qui sert à tester le système antimissile balistique Arrow. Il reproduit les mêmes caractéristiques de vol (altitude, vitesse) qu'un missile de type Scud, une famille de missiles dont la Syrie et l'Iran sont largement dotés.
Le Blue Sparrow (appelé Ankor en hébreu) est en général tiré par un avion de chasse, et, en l'occurrence, il s'agit vraisemblablement d'un F-15 israélien. L'aviation et la marine israéliennes conduisent régulièrement des manœuvres communes avec les Etats-Unis. Les dernières en date – Reliant Mermaid 103, Juniper Stallion 13 – ont eu lieu en août.
Le tir d'un missile Blue Sparrow le 3 septembre était donc selon toute vraisemblance programmé à l'avance, mais il pourrait aussi être interprété par Damas comme un avertissement américano-israélien.

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