L’antisémitisme en hausse en Belgique

C’est le sentiment d’une écrasante majorité de Juifs vivant dans notre pays.

DH
L’antisémitisme en hausse en Belgique
©AFP

Les Juifs de Belgique ont, à 88 %, le sentiment que l’antisémitisme a augmenté dans notre pays ces dernières années. Seuls les Juifs de Hongrie et de France sont plus nombreux encore à ressentir cette impression.

Tels sont les résultats, relayés par le Centre pour l’égalité des chances, d’une enquête réalisée auprès de populations juives de 8 pays de l’Union européenne et menée, à l’occasion du 75e anniversaire de la Nuit de Cristal.

Parmi les répondants vivant en Belgique, 77 % considèrent l’antisémitisme comme un problème grave ou sérieux dans leur pays (contre 66 % en moyenne), 10 % ont subi, depuis 2008, des violences physiques ou des menaces parce qu’ils (ou elles) étaient juifs. Ils sont 70 % à penser que le conflit israélo-arabe se répercute sur leur "sentiment de sécurité en Belgique".

L’augmentation de l’antisémitisme ces dernières années est, notamment, démontrée par la hausse de 42 %, entre 2011 et 2012, des signalements de faits présumés antisémites reçus par le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme.

Autre constat : la majorité des participants victimes de harcèlement à caractère antisémite n’ont pas signalé les faits les plus graves à la police au cours des 5 dernières années. Pour 85 % des répondants, Internet constitue le canal privilégié de diffusion de l’antisémitisme, ce que constate aussi le Centre, qui reçoit une grande partie de ses signalements via le web.

De plus, "les principaux vecteurs des discours de haine et commentaires antisémites en ligne sont les forums des journaux en ligne et les espaces de discussion sur Facebook", note Patrick Charlier, directeur adjoint du Centre.

En Belgique, 70 % des répondants pensent que l’antisémitisme se manifeste aussi au travers des médias, contre 59 % en moyenne pour les autres pays.

Les agressions verbales sont plus rares que les messages à caractère antisémite sur Internet mais elles n’en sont pas moins "inquiétantes", ajoute M. Charlier.

L’Agence européenne des droits fondamentaux a formulé, à la suite de son enquête, diverses propositions à l’adresse des décideurs politiques. Elle leur demande d’enregistrer davantage les violations des droits fondamentaux dont les personnes juives sont victimes; de condamner publiquement les déclarations antisémites; de trouver des moyens efficaces de lutter contre le phénomène croissant de l’antisémitisme sur internet. C’est ainsi qu’elle suggère la création "d’unités de police spécialisées" dans les crimes de haine en ligne.


Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...