John Kerry a beau vouloir rassurer, le compromis n'est pas encore à portée de main. Le secrétaire d'Etat américain a déclaré dimanche 5 janvier que les Etats-Unis étaient déterminés à présenter un plan de paix « juste et équilibré » pour Israël et les Palestiniens. Au même moment, le ministre des relations internationales israélien, Youval Steinitz, faisait savoir qu'Israël rejetait en bloc les propositions américaines pour assurer la sécurité dans la vallée du Jourdain.
« La sécurité doit rester entre nos mains. Tous ceux qui proposent une solution consistant à déployer une force internationale, des policiers palestiniens ou des moyens technologiques ne comprennent rien au Moyen-Orient », a affirmé M. Steinitz, alors que John Kerry présentait un projet d'accord-cadre aux Israéliens et aux Palestiniens sur le règlement du conflit au Proche-Orient.
M. Steinitz faisait allusion à un projet américain portant sur le déploiement de systèmes de défense et de surveillance sophistiqués dans la vallée du Jourdain, le long de la frontière entre la Cisjordanie et la Jordanie, en cas de retrait israélien de cette région. Cette proposition a été élaborée à la fin de l'an dernier par le général John Allen, ancien chef de la coalition internationale en Afghanistan et conseiller spécial pour le Moyen-Orient.
FORCE INTERNATIONALE
Echaudé, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a accusé dimanche l'Autorité palestinienne de mener une campagne d'« incitation à la haine comme nous l'avons vu encore ces derniers jours avec leur opposition à la reconnaissance d'Israël comme Etat du peuple juif ».
« L'Autorité palestinienne parle de paix à l'ONU et dans d'autres tribunes internationales, mais elle éduque dans l'idée de détruire l'Etat d'Israël, d'expulser ou de massacrer le peuple juif. Dans cette campagne, il y a une part d'admiration envers Adolf Hitler, présenté comme celui qui a su traiter le problème du peuple juif », a renchéri M. Steinitz.
M. Nétanyahou exige qu'un futur Etat palestinien soit démilitarisé et qu'Israël puisse y maintenir une présence militaire à long terme sur la frontière avec la Jordanie. Les Palestiniens insistent sur la fin de l'occupation de leur territoire mais acceptent le déploiement d'une force internationale, une option rejetée par Israël. D'après les médias arabes et israéliens, les Etats-Unis auraient proposé un maintien de forces israéliennes aux frontières entre la Cisjordanie et la Jordanie pendant dix ou quinze ans après la signature d'un traité de paix, ce que refusent les Palestiniens.
« La voie devient plus claire, a cependant martelé John Kerry aux journalistes qui l'accompagnent dans la région. Le puzzle se met en place et les décisions difficiles qui restent à prendre sont devenues beaucoup plus évidentes pour tout le monde (...), mais cela prend du temps », a expliqué le secrétaire d'Etat.
Lire le décryptage (édition abonnés) : Forcing américain pour sauver le dialogue israélo-palestinien
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