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L'Unesco provoque une polémique après le report d'une exposition sur le peuple juif

Israël s'est insurgé après que la rétrospective retraçant « la relation de 3 500 ans du peuple juif avec la Terre sainte », qui devait s'ouvrir le 20 janvier au siège de l'organisation à Paris, a été reportée.

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Publié le 22 janvier 2014 à 10h23, modifié le 22 janvier 2014 à 13h45

Temps de Lecture 2 min.

Le logo de l'Unesco au siège de l'organisation en septembre 2011.

Le département d'Etat américain s'est déclaré « profondément déçu » de la décision d'Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco, d'annuler l'exposition baptisée « Les gens, le Livre, la Terre : la relation de 3 500 ans du peuple juif avec la Terre sainte », qui devait s'ouvrir, lundi 20 janvier, au siège de l'organisation, à Paris.

Si Samantha Power, l'ambassadrice des Etats-Unis aux Nations unies, a parlé d'une « mauvaise décision », elle a omis de rappeler que Washington avait indiqué, le 9 janvier, ne pas être en mesure de parrainer cet événement, conçu par le Centre Simon-Wiesenthal. Raison avancée ? « Le moment sensible » que traverse le processus de paix israélo-palestinien.

Comme c'est exactement la raison invoquée par Mme Bokova pour « retarder » à juin ladite exposition, on est tenté de relativiser la réaction outragée américaine, relayée, dimanche 19 janvier, par les critiques du premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. Il est vrai qu'en expliquant d'emblée que sa décision faisait suite à la démarche des 22 membres du groupe arabe de l'Unesco, Mme Bokava prenait Israël et les avocats dont il dispose à rebrousse-poil.

« UNE INSULTE À L'ENSEMBLE DU PEUPLE JUIF »

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Dans une lettre adressée au rabbin Marvin Hier, président et fondateur du Centre Simon-Wiesenthal, la directrice de l'Organisation des Nation unies pour l'éducation, la science et la culture, soulignait la crainte des pays arabes que cette exposition « puisse avoir un impact potentiel sur le processus de paix et les négociations en cours », une responsabilité que l'Unesco ne saurait prendre. « Cette exposition ne nuirait nullement aux négociations », s'est insurgé M. Nétanyahou, pour qui « la vérité n'est jamais nuisible ».

Un pan de cette vérité a été levé par le professeur Robert Wistrich, de l'Université hébraïque de Jérusalem, qui avait été chargé de la conception de cette rétrospective, il y a deux ans, par le Centre Simon-Wiesenthal. « Ce qu'elle montre clairement, c'est que la présence juive en Terre sainte a été continue », a-t-il souligné, en assimilant cette annulation à « une gifle, une insulte à l'ensemble du peuple juif ».

Or il se trouve que l'un des principaux blocages des négociations israélo-palestiniennes est l'insistance de M. Nétanyahou à obtenir des Palestiniens qu'ils reconnaissent Israël comme « l'Etat-nation du peuple juif ». Exigence inacceptable, répliquent les intéressés, qui reviendrait à rendre caduc le droit au retour des réfugiés palestiniens. Selon un ambassadeur arabe à l'Unesco qui suit de près ce dossier, l'exposition prévue « revient à nier la présence arabe ; c'est une révision de l'Histoire ».

Le rabbin Marvin Hier, qui n'est pas étranger aux polémiques, puisqu'il est à l'origine du projet de Musée de la tolérance, à Jérusalem (en construction, sur un site abritant les vestiges d'un cimetière musulman remontant au XIIe siècle), s'est élevé contre la décision « scandaleuse » de Mme Bokova. Il a indiqué qu'il avait eu l'idée d'organiser cette exposition en octobre 2011, au moment où la Palestine a été admise comme Etat membre de l'Unesco. Sans préciser s'il s'agissait d'une relation de cause à effet purement fortuite.

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