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Polémique à l'Unesco après le report d'une exposition sur Israël

Irina Bokova, directrice générale de l'Unesco, lors de sa réélection, le 4 octobre 2013. PIERRE ANDRIEU/AFP

Le report, à la demande des pays arabes, d'une exposition sur le peuple juif qui devait s'ouvrir cette semaine à l'Unesco a provoqué de vives critiques auxquelles a répondu mercredi la directrice générale de l'Organisation, Irina Bokova.

C'est une polémique de plus dans l'histoire de l'Unesco qui en a déjà connu beaucoup. Une exposition baptisée «Les gens, le Livre, la Terre: la relation de 3500 ans du peuple juif avec la Terre sainte» qui devait s'ouvrir lundi 20 janvier au siège de l'Organisation, à Paris, a été reportée in extremis par sa directrice générale, la Bulgare Irina Bokova. Celle-ci a expliqué que «des points restent encore à finaliser» concernant cette manifestation conçue par le Centre Simon-Wiesenthal et qui «sera inaugurée au mois de juin». Mme Bokova a également motivé sa décision, annoncée la semaine dernière, par la protestation des 22 membres du groupe des pays arabes de l'Unesco exprimant leur crainte que l'exposition «puisse avoir un impact potentiel» sur le processus de paix au Proche-Orient.

Ce report a suscité immédiatement des critiques du premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et de l'ambassadrice des États-Unis aux Nations-Unies, Samantha Powers, même si Washington s'était refusé à parrainer l'exposition. L'un des membres de son comité d'honneur, l'écrivain algérien Boualem Sansal déplore pour sa part, dans une lettre ouverte à Irina Bokova, une décision qui «peut être perçue comme un boycott et donc comme une prise de position politique».

Un sujet des plus sensibles

Dans sa chronique au magazine Le Point, à paraître jeudi, Bernard-Henri Lévy s'en prend à Irina Bokova et dénonce «l'image pitoyable que donne d'elle-même une agence des Nations unies se couchant - il n'y a pas d'autre mot - devant le diktat». Une prise de position qui «occulte la réalité du travail et de l'engagement de notre Organisation dans la lutte contre le racisme, l'antisémitisme, et toutes les formes de négationnisme», répond la directrice générale dans une lettre qu'elle a adressée mercredi à l'écrivain.

Le sujet de l'exposition, la présence juive en Terre sainte à travers l'histoire, est des plus sensibles et a souvent créé des crispations, notamment lors de manifestations culturelles ou archéologiques, Israéliens et Palestiniens revendiquant chacun l'antériorité de leur présence sur le terrain. Le débat figure au coeur des négociations de paix en attente de relance, car Benyamin Netanyahou exige des Palestiniens qu'ils reconnaissent Israël comme «l'Etat-nation du peuple juif». L'admission de la Palestine comme Etat membre de l'Unesco, en octobre 2011, avait plongé l'Organisation dans une sérieuse crise avec la suspension par les Etats-Unis de leur contribution financière.

Polémique à l'Unesco après le report d'une exposition sur Israël

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98 commentaires
  • Vigipirate

    le

    Polémique!! Mais en matière de pressions, Israel demeure le champion du monde de la discipline, passé maitre absolu en matière de travestissement du religieux à des fins poilitiques ...

  • Charles Fortin

    le

    Comment vont Leonarda et le Chat de Moscovici?

  • Allegra Fausto

    le

    La Terre Sainte est depuis toujours Un formidable patchwork de religions et de communautés différentes. C'est cela qui devrait faire l'objet d'une expisition. Ne mettre en valeur que l'une des nombreuses religions qui ont évolué en Terre Sainte constitue une distorsion de l'Histoire.

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