Israël affirme mardi 11 mars « regretter » la mort d'un juge jordanien d'origine palestienne tué lundi par des soldats israliens à la frontière entre la Jordanie et la Cisjordanie.
Alors que sa mort a provoqué une manifestation dans la soirée devant l'ambassade d'Israël en Jordanie — la foule réclamant l'expulsion de l'ambassadeur —, l'armée israélienne a indiqué mardi dans un communiqué que le juge avait tenté « d'étrangler » un militaire.
« Un Palestinien a tenté de voler l'arme d'un soldat israélien, forçant les autres soldats présents à riposter en tirant vers ses jambes. Le suspect a ensuite commencé à étrangler un soldat, obligeant les soldats à ouvrir le feu une nouvelle fois », précise le communiqué de Tsahal. Selon l'armée, cette version des faits résulte d'une « enquête approfondie qui a pris la forme d'un vaste interrogatoire des témoins par le personnel de sécurité ». Ainsi pour l'armée, avant d'être tué l'homme « s'est précipité vers un groupe de soldats en criant “Allah Akbar” [Dieu est grand] en brandissant une barre de fer ».
« PACIFIQUE ET PROFESSIONNEL »
La victime, identifiée comme Raed Zeiter, 38 ans, originaire de Naplouse, dans le nord de la Cisjordanie, devait être enterrée dans cette ville mardi. M. Zeiter avait la nationalité jordanienne et exerçait les fonctions de juge dans un tribunal d'Amman. Le père de la victime, Alaa Zeiter, un ancien juge de 70 ans, affirmait lundi que son fils était « pacifique et professionnel ».
A Ramallah (Cisjordanie), le gouvernement de l'Autorité palestinienne a dénoncé un assassinat « de sang-froid » et réclamé une enquête internationale. Il a à nouveau exhorté la communauté internationale et les organisations de défense des droits de l'homme à protéger les civils palestiniens.
Le ministre des affaires étrangères jordanien, Nasser Judeh, a convoqué lundi le chargé d'affaires israélien en Jordanie pour lui faire part de la « vive condamnation » exprimée par son pays. « Le gouvernement jordanien attend un rapport complet sur l'incident de la part des autorités israéliennes. La Jordanie veut une enquête sans retard », a déclaré M. Judeh.
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