Congrès antisémite à Anderlecht: les autorités ripostent

Une réunion a eu lieu samedi à Bruxelles entre les autorités administratives et la police à la veille d'un "congrès de la dissidence" annoncé dans la capitale à l'initiative du groupuscule d'extrême droite "Debout les Belges!" et où est invité le polémiste Dieudonné.

Rédaction en ligne (avec AFP et Belga)

Une réunion a eu lieu samedi à Bruxelles entre les autorités administratives et la police à la veille d'un "congrès de la dissidence" annoncé dans la capitale à l'initiative du groupuscule d'extrême droite "Debout les Belges!" et où est invité le polémiste Dieudonné.

Alors que les 19 bourgmestres de l'agglomération bruxelloise et des organisations antiracistes ont demandé l'interdiction de ce rassemblement où est également attendu l'essayiste d'extrême droite Alain Soral, cette rencontre entre représentants des forces de l'ordre et responsables politiques a été confirmée à l'AFP par l'entourage de Joelle Milquet, la ministre de l'Intérieur.

Le lieu de ce "congrès" qui devait réunir des auteurs d'ouvrages antisémites ou négationnistes est désormais connu, il se déroulera à la salle Akdeniz au 385, Chaussée de Mons à 1070 Anderlecht, dans le quartier de Cureghem. Cette salle peut contenir jusqu'à 300 personnes.

En réaction, le bourgmestre de la commune bruxelloise Eric Tomas (PS) a convoqué en urgence une réunion avec ses services de police, qui a débuté à 20h30. Le but de cette réunion est de décider de l'attitude à adopter. "Je vais tout faire pour que ce congrès n'ait pas lieu, tout en restant dans la légalité pour éviter qu'un recours au Conseil d'Etat puisse être introduit", précise Eric Tomas.

Le bourgmestre a, par ailleurs, pris contact avec le directeur de la salle choisie pour accueillir le congrès. Ce dernier affirme ne pas être au courant de la nature du rassemblement prévu en ses murs.

"Un comportement digne et exemplaire" exigé

L’organisateur, Abdesselam Lagmich a décidé de rendre l'adresse publique "afin de permettre aux autorités d’assurer la sécurité de tous les participants vu la volonté de nombreuses associations de manifester contre cet événement pourtant pacifique et leurs appels à la haine", a t-il indiqué sur le site du Soir.

La tenue du "congrès de la dissidence" a été annoncée en fin de semaine par une librairie bruxelloise et le groupuscule d'extrême droite "Debout les Belges!" (extrême droite) du député Laurent Louis, coutumier des déclarations incendiaires contre les Roms, les Juifs et les médias.

"Initialement prévu avec accès libre, nous avons décidé de transformer ce grand événement en événement privé sur invitation", a indiqué Laurent Louis, sur le site internet de son mouvement "Debout les Belges!". L'accès se fera uniquement sur réservation, moyennant un droit d'entrée de 15 euros.

Outre Dieudonné et Alain Soral, Kemi Seba, de l'organisation noire radicale Tribu Ka aujourd'hui dissoute, figure parmi les invités.

Il est demandé aux participants d'"avoir un comportement digne et exemplaire". "Toutes provocations et tous gestes déplacés, tels que, sans que cet exemple ait un caractère limitatif, des saluts nazis, seront immédiatement sanctionnés par une exclusion de la salle du congrès par le service d'ordre intérieur", peut-on lire sur le site de Laurent Louis.

Vendredi, la Ligue belge contre l'antisémitisme (LBCA) a déposé plainte auprès du procureur du roi de Bruxelles, dénonçant une "véritable Journée de la Haine qui servirait de cadre au pire rassemblement d'auteurs, de théoriciens et de propagandistes antisémites que notre pays aura connus depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale".

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