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Le pape François repousse «toute discrimination pour des motifs raciaux ou religieux»

François termine son pèlerinage en Terre Sainte

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À Jérusalem, le Souverain Pontife a appelé juifs, chrétiens et musulmans à œuvrer pour la paix, véritable fil rouge de son voyage au Proche-Orient.

De notre envoyé spécial à Jérusalem,

Le dernier jour de la visite de François en Terre sainte aura été marqué par sa visite, lundi matin, au Mémorial de la Shoah, Yad Vashem, à Jérusalem. À la suite de Jean-Paul II et de Benoît XVI, le pape François - fatigué par le rythme et l'intensité de ce déplacement - a prononcé là une méditation d'une rare profondeur sur le thème de la Shoah et du mystère du mal. Il a ensuite salué, en s'inclinant face à chacun et en embrassant leurs mains, six rescapés des camps de la mort. Un moment d'une très grande émotion.

Alors que beaucoup ont médité sur «le silence de Dieu», François a choisi d'interroger l'homme sur ce drame à partir d'une phrase de la Bible «‘‘Adam, où es-tu?”», a-t-il lancé. «Où es-tu, homme? Où es-tu passé? (…) Pas même le Père ne pouvait imaginer une telle chute, un tel abîme!»

François a parlé de la «tragédie incommensurable de l'Holocauste» qui résonne comme une voix qui se perd dans un abîme sans fond…». En continuant à se mettre en quelque sorte à la place de Dieu, le Pape poursuivait cette interrogation de l'homme: «Je ne te reconnais plus. Qui es-tu, homme? Qu'est-ce que tu es devenu? De quelle horreur as-tu été capable? Qu'est-ce qui t'a fait tomber si bas?»

« Jamais plus, Seigneur, jamais plus! »

Le pape François, au sujet de l'Holocauste

Pour le Pape, très ému, en lisant son texte rédigé en italien, la réponse n'est pas seulement humaine: «Non, cet abîme ne peut pas être seulement ton œuvre (… ) Qui t'a corrompu? Qui t'a défiguré? Qui t'a inoculé la présomption de t'accaparer le bien et le mal? Qui t'a convaincu que tu étais dieu? Non seulement tu as torturé et tué tes frères, mais encore tu les as offerts en sacrifice à toi-même, parce que tu t'es érigé en dieu.»

Il a alors conclu par une supplication adressée à Dieu avec «le déshonneur au visage et la honte». «Sauve-nous de cette monstruosité», a dit le Pape, ajoutant: «Donne-nous la grâce d'avoir honte de ce que, comme hommes, nous avons été capables de faire, d'avoir honte de cette idolâtrie extrême, d'avoir déprécié et détruit notre chair.» Et il a poussé ce cri: «Jamais plus, Seigneur, jamais plus!»

Cette cérémonie suivait sa visite au Mur occidental, dit mur des Lamentations, et sa rencontre, en tout début de matinée sur l'esplanade des mosquées, avec les autorités musulmanes. Une occasion, pour François, d'appeler les trois religions issues de la filiation d'Abraham à œuvrer pour la paix, véritable fil rouge de son voyage commencé samedi par la Jordanie: «Respectons-nous et aimons-nous les uns les autres comme des frères et des sœurs! Apprenons à comprendre la douleur de l'autre! Que personne n'instrumentalise par la violence le nom de Dieu! Travaillons ensemble pour la justice et pour la paix!»

Une tonalité qu'il a reprise en fin de matinée en s'adressant au président d'Israël, Shimon Pérès: «Il faut repousser avec fermeté tout ce qui s'oppose à la recherche de la paix et d'une cohabitation respectueuse entre juifs, chrétiens et musulmans: le recours à la violence et au terrorisme, à tout genre de discrimination pour des motifs raciaux ou religieux, la prétention d'imposer son propre point de vue aux dépens des droits d'autrui, l'antisémitisme sous toutes ses formes possibles, tout comme la violence ou les manifestations d'intolérance contre des personnes ou des lieux de culte juifs, chrétiens et musulmans.»

Avant de quitter Jérusalem lundi soir pour Rome où il est attendu vers 23 heures, le Pape doit rencontrer des religieux sur le mont des Oliviers et célébrer une messe, en petit comité car la place est exiguë, au Cénacle, lieu supposé de la dernière cène du Christ et considéré, par les chrétiens, comme la première église de l'histoire.

Le pape François repousse «toute discrimination pour des motifs raciaux ou religieux»

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30 commentaires
  • walkuren

    le

    Il est fort le pape en chef (benoît étant sous-pape) pour rabâcher les sempiternelles litanies, autant de voeux pieux...
    Imaginons qu'il dise le contraire... Non la profondeur n'est pas de son cru. Il faudrait déjà savoir ce qu'il entend par discrimination, race, religion et le reste. "Repousser toute discrimination pour des motifs raciaux ou religieux" recèle déjà pas mal de contradictions : en effet les curés ne sont pas musulmans, et ils ne peuvent l'être. Quelle discrimination pour un motif ultra religieux. Et les femmes prêtres ? Pas discriminant le François ?

  • c'étaitmieuxavant

    le

    Il faudrait un miracle pour pousser ce mur !

  • Allegra Fausto

    le

    Le Mur de séparation construit par Israël tout autour de Bethleem n'a pas été construit le long de la frontière entre Israël et la Palestine, mais en partie sur le Territoire de la Palestine. A Bethleem le mur a été construit directement autour des maisons des chrétiens palestiniens, désormais artificiellement coupés de Jérusalem, leurs terres confisquées et données aux colonies illégales alentour comme Har Gilo. C'est la raison pour laquelle la Cour internationale de Justice a déclaré le trace du mur de séparation illégal en 2004.

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