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Européennes : Marc Levy, Jacques Weber, Yannick Noah face au «séisme»

De gauche à droite: Yannick Noah, Jacques Weber et Marc Levy.

Écrivains, comédiens et chanteurs ont commenté immédiatement la victoire du Front national aux Européennes. Deux philosophes, Alain Finkielkraut et Michel Onfray, avaient à leur manière anticipé ce résultat.

La présence d'un comédien, Jacques Weber, et d'un écrivain, Marc Levy, sur le plateau de France 2, hier soir, a intrigué bon nombre de téléspectateurs. Un auteur de romans à succès et un homme de théâtre, aussi pertinents soient-ils, étaient-ils à leur place pour commenter la victoire du Front national aux européennes? Dans les faits, les têtes d'affiche du monde de la culture, au sens le plus large du terme, n'ont pas attendu le résultat de l'élection pour jouer les Cassandre.

Trois jours avant le résultat des élections européennes, c'est un chanteur, Yannick Noah, hollandiste convaincu, qui s'était fendu d'une déclaration fracassante: «Je soutiens toujours François Hollande… C'est simple, si le FN arrive en tête aux élections européennes, je quitte la France.» L'ex-champion de tennis est un adepte sur le court comme dans la vie de la volée claquée. Spectaculaire, il ne fait pas dans la nuance. On devra attendre quelques semaines, voire quelques mois, pour voir s'il met sa menace à exécution.

Invité surprise du plateau politique de France 2, Jacques Weber a été le premier à commenter les 25% du Parti de Marine Le Pen. En préambule, cet europhile convaincu s'est présenté comme «un européen d'origine française». Puis l'acteur, flanqué à sa droite de la patronne du Medef, a dénoncé le discours abscons de quelques européistes. Enfin, Il a aussi dénoncé ceux qui le faisaient passer pour un homme de gauche. Et peut-être parce qu'il n'est pas un homme politique professionnel, personne n'a osé rebondir - à l'exception de Laurence Parisot- ou le contredire.

L'intervention de Marc Levy a suivi immédiatement celle du célèbre Cyrano. Le formidable faiseur de best-sellers vit hors de France - aux États-Unis - depuis des années. C'est donc en tant que «Français vivant l'étranger» qu'il a été présenté par les présentateurs du débat de France 2. Par nature plus consensuel que polémiste, Levy a pris la posture de l'observateur. Moins «eurolâtre» que Weber, il a comparé la poussée du FN à l'émergence du Tea Party en Amérique. Comme pour le comédien, aucun des invités autour de la table n'a voulu oser jouer le rôle du contradicteur.

Il est dommage que les responsables du service politique de France 2 n'aient pas pensé à inviter deux philosophes de renom, Alain Finkielkraut et Michel Onfray, pour débattre de l'avenir politique du Vieux Continent. Car les deux penseurs n'ont pas attendu le résultat du scrutin européen pour penser au futur de notre civilisation. Le premier nommé est à la fois européiste et eurosceptique. Il en a fait un de ses chevaux de bataille. Le nouvel académicien dénonce le divorce des élites et du peuple depuis maintenant des années. Fin 2013, en pleine promotion de son essai L'Identité malheureuse, le philosophe avait déclaré: «L'Europe n'assume plus l'héritage de la civilisation européenne».

Michel Onfray est plus pessimiste. En novembre 2013, sur France 5, il avait osé cette métaphore: «On est sur le Titanic. En tant que civilisation, l'Europe, c'est fini.».Ce jour-là, il avait fait montre d'une impressionnante prescience: «Je pense qu'il faudra faire l'Europe avec la Russie.» Hasard du calendrier, les Ukrainiens ont élu hier un président … proeuropéen.

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59 commentaires
  • redresstort

    le

    Je suis moi aussi convaincu que l'Europe doit se faire avec la Russie.

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