Israël cherche… à écraser le Hamas

L'Etat hébreu tente de ramener ses "garçons" enlevés et de casser le mouvement islamiste.

Vincent Braun
Israeli soldiers interrogate a Palestinian woman during a raid in the West Bank refugee camp of Jalazon, north of Ramallah, early on June 16, 2014. The army says more than 150 Palestinians have been arrested in the search for the three youngsters who were snatched from the Gush Etzion settlement bloc in the southern West Bank on June 12, with Israel pointing the finger at Hamas. AFP PHOTO/ABBAS MOMANI
Israeli soldiers interrogate a Palestinian woman during a raid in the West Bank refugee camp of Jalazon, north of Ramallah, early on June 16, 2014. The army says more than 150 Palestinians have been arrested in the search for the three youngsters who were snatched from the Gush Etzion settlement bloc in the southern West Bank on June 12, with Israel pointing the finger at Hamas. AFP PHOTO/ABBAS MOMANI ©AFP

L'Etat hébreu tente de ramener ses "garçons" enlevés et de casser le mouvement islamiste.Presque une semaine que trois adolescents israéliens ont disparu au nord de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie. L'inquiétude des proches grandit. Tout comme le périmètre de recherche de l'armée israélienne, commise d'office dans un tel cas ressortant de la sécurité de citoyens de l'Etat hébreu. Tsahal opère désormais aussi dans le nord de la Cisjordanie, où les soldats israéliens ont poursuivi leurs opérations de ratissage pour tenter de retrouver les trois adolescents qui ont disparu jeudi dernier en soirée. Ceux-ci, âgés de 19 ans et 16 ans (pour deux d'entre eux), ne sont pas rentrés dans leur école religieuse, située près du Goush Etzion, un bloc de colonie situé au nord de la ville sainte de Hébron.

L'armée, qui avait d'abord concentré ses recherches sur la grande ville du sud de la Cisjordanie, ratisse large dans la région de Naplouse, où ses forces ont procédé à l'arrestation d'une quarantaine de Palestiniens, mais aussi du côté de Ramallah. Tsahal a déployé son plus important dispositif en Cisjordanie depuis la deuxième intifada en 2005. On parle de plusieurs unités de l'armée, quelque 2 000 hommes au total.

Un enlèvement comme hypothèse

Israël accuse le Hamas d'avoir enlevé les trois jeunes hommes. Or, l'enlèvement n'est qu'une "hypothèse de travail", d'emblée privilégiée par les autorités israéliennes. Mais rien ou pas grand-chose n'étaie celle-ci.

Le journal "Jérusalem Post" rapportait lundi qu'un appel au sujet d'un enlèvement n'avait pas été pris au sérieux. L'un des trois jeunes disparus aurait réussi à appeler la police en cachette juste après leur disparition. Mais la police a réfuté ces "rumeurs" parues dans la presse lundi. Le mot "enlèvement" n'a jamais été prononcé, a déclaré le chef de la police dans un autre journal israélien.

Une voiture brûlée aurait aussi été signalée près des lieux présumés de l'enlèvement.

Mais Israël estime que le Hamas est responsable d'une quinzaine de tentatives d'enlèvement depuis le début de l'année et du double depuis l'année dernière. Le dernier Israélien retenu en tant qu'otage était le soldat Gilad Shalid, libéré en 2011 (après plus de cinq ans de détention) contre 1 027 prisonniers palestiniens.

S'agissant d'une revendication, deux messages - dont l'un émanant d'une soi-disant branche Palestine-Jordanie de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) - ont été jugés non crédibles par les autorités d'Israël.

Il apparaît donc qu'Israël profite de l'occasion pour mettre au pas le mouvement de résistance islamique, que l'Etat hébreu considère comme une organisation terroriste. Comment expliquer sinon la présence de l'armée à Naplouse, à quelque 80 kilomètres des faits ? À l'ambassade israélienne à Bruxelles, on semble en ignorer la raison. Tout juste se borne-t-on à mettre en avant un "rapport avec l'enquête".

Laver l'affront palestinien

Israël admet mener parallèlement à la mission de recherche une opération contre le Hamas. Les perquisitions au domicile de membres du mouvement islamiste, ont conduit à l'arrestation de plus de cent personnes, dont plusieurs membres du Parlement palestinien et son président.

Israël tenterait ainsi de laver l'affront subi lors de la récente formation d'un gouvernement palestinien d'union nationale, fruit de la réconciliation entre l'OLP et le Hamas… Un affront qui s'était mué en humiliation lors des réactions plutôt favorables de l'Union européenne et même de l'allié américain.


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