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DSK, Polony,Saint Laurent, et le rabbin de Chirac ... la semaine d'Anne Fulda

Jean-Christophe MARMARA/Le Figaro

FIGAROVOX/CHRONIQUE - Projection du Yves Saint Laurent de Bertrand Bonello, match de boxe avec Jean-Marc Mormeck, retour de DSK, l'actualité ne laisse pas de répit : Anne Fulda raconte sa semaine.


Anne Fulda est grand reporter au Figaro et responsable de la page portraits ( Succès) du quotidien. Journaliste au service politique jusqu'en 2000, elle a notamment été accréditée à l'Elysée sous Jacques Chirac. Elle a publié en 1997 Un président très entouré (Grasset) et en 2012, François Baroin, Le faux discret (Lattès). A la télévision, elle a été co-auteur du film de Patrick Rotman sur Jacques Chirac (diffusé sur France 2 en 2006), puis du documentaire sur Le Clan Chirac (diffusé en 2013 sur France 2) et a notamment été chroniqueuse «Chez Fog», l'émission de Franz-Olivier Giesbert. A la radio, après RTL, elle a participé l'année dernière à un débat politique hebdomadaire avec Olivier Duhamel, sur Europe 1.


On n'est pas couchés, sur France 2. Pour la dernière émission de la saison, Nicolas Bedos se lâche. Prenant prétexte de pasticher Natacha Polony, il joue un militant du FN qui se déguise en femme pour prendre la place

de la chroniqueuse. Exhibe de faux seins, un sexe que son personnage se serait fait trancher pour obtenir la place. Jean d'Ormesson écoute, le rouge aux joues et le sourire en bandoulière. «C'était très vulgaire, mon ami d'Ormesson, j'ai honte devant vous» s'excuse Bedos. L'Académicien, devenu une espèce d'icône universelle, se marre. Il en a vu d'autres.

Le rabbin de Chirac. Election, ce dimanche, du nouveau grand rabbin de France. Il s'appelle Haïm Korsia, a des airs de galopin, l'œil malicieux et les cheveux en pétard sous la kippa. Depuis des années, celui qui fut l'aumônier des armées est aussi, ce que l'on sait moins, l'un des rares visiteurs de Jacques Chirac. Il a noué avec l'ancien chef de l'Etat des liens particuliers, intimes et profonds. Et a peut-être appris à ses côtés ce sens politique évident qui lui a aussi permis, en autres qualités, d'être élu.

Lâcher de femmes de footballeur. Le foot, le foot, encore le foot. Tandis que les publicités à l'accent brésilien - qui rivalisent en terminaisons en «saon» et en «Braziou» à la pelle - commencent à taper sur le système, une information est traitée très sérieusement dans tous les médias, ce lundi 23 juin:l'arrivée des femmes de footballeurs, à Rio. Des femmes, dont le nom est célèbre mais moins le prénom. Des femmes, presque toutes sur le même modèle: belles, jeunes, les cheveux au vent, le sein victorieux et un sac siglé pendu au bras. Elles sont venues pour une «journée d'intimité» qui a été prévue par la Fédération française de football. On a l'impression d'entrer dans la chambre à coucher des Bleus.

« Je vois dans le parti un antisarkozysme nouveau. Je veux être attentif à tout cela »

Jean-Pierre Raffarin

Goudard, publicitaire insolite. Belle page dans «Libération» sur ce publicitaire pas comme les autre, qui fut le G de RSCG et connut l'âge d'or de la publicité. Taiseux parmi les bavards. Fidèle à ses amitiés, même inconciliables en apparence.

Projection du Yves Saint Laurent de Bertrand Bonello, organisée par Arte. Gaspard Ulliel arrive à camper un Saint-Laurent tout à fait convaincant. Malgré une beauté envahissante et une fossette impérieuse, il se faufile dans la peau du couturier, épouse ses failles avec talent. Rien n'est effleuré, tout est souligné: les angoisses abyssales, la drogue, le sexe, l'amour ravageur et destructeur de Jacques de Bascher, ange de la mort qui fut le compagnon de Karl Lagerfeld. Quelques beaux moments, des seconds rôles mieux appréhendés que dans le film de Jalil Lespert : le personnage de Betty Catroux, notamment, joué par une blonde ravageuse et «classe», dont on entendra certainement encore parler, Aymeline Valade. Et puis Helmut Berger, troublant dans la déchéance, qui joue Saint-Laurent à la fin de sa vie.

Les vacheries de Raffarin.Jean-Pierre Raffarin est l'invité, ce mardi, de Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1. Il a l'art, avec ses airs ronds et ses mots parfois abscons, de glisser, l'air de rien, des petites vacheries entre quelques «raffarinades». «Je vois dans le parti un antisarkozysme nouveau. Je veux être attentif à tout cela» note ainsi l'ancien Premier ministre, membre du triumvirat qui dirige désormais l'UMP. Une petite phrase parmi d'autres qui montre que l'heure n'est plus, loin de là, à la sarkolâtrie.

La foire aux vanités, an un. Soirée Vanity Fair. Ce soir, au Flore, en présence de Jonathan Newhouse, le président du groupe Condé Nast Monde , «Vanity Fair» fête le premier anniversaire du lancement de son édition française. «Vanity Fair» cela signifie littéralement «La Foire aux vanités». C'est le titre d'un livre de William Thackeray qui raconte l'ascension d'une femme sans scrupules dans l'Angleterre de la première moitié du XIXème siècle. C'était l'un des livres préférés de Philippe Séguin, qui, s'il l'avait voulu aurait pu, avec son regard désabusé et désespéré, décrire lui aussi une magnifique fresque de cette foire aux vanités qui n'épargne personne. Résolument intemporelle.

François BOUCHON/Le Figaro

La dernière des Grosses têtes. Philippe Bouvard a mis en scène sa «dernière». Ses fans sont venus en nombre, rue Bayard, au siège de RTL, pour lui dire au revoir. Au revoir seulement car l'animateur sera là à la rentrée avec une nouvelle émission. Il a tout de même du mal à partir. Normal. Il estime être un petit bout de France. A juste titre.

Il est libre, Juju. Interview de Julien Dray dans «l'Opinion». L'ancien député est resté plus proche de François Hollande qu'on ne le pense - et ce, malgré les turbulences des années passées - mais il continue à jouer sa petite musique personnelle, parfois dissonante. Il n'en a cure, il est libre «Juju». Il ya quelques semaines, le vice-président de la région Ile de France se prononçait pour l'organisation de primaires au PS en vue de la présidentielle de 2017, même si François Hollande, président sortant, est candidat. Aujourd'hui, il dit tout haut ce que d'autres commencent à penser très fort: «(…) la question des institutions de la Vème République est à nouveau posée. A cause du quinquennat adopté trop vite sans réfléchir aux conséquences que cela allait entraîner: le sentiment d'être en campagne électorale permanente, un monde médiatique anxiogène, une personnalisation du pouvoir excessive. Je rappelle simplement que la France est, en Europe, pratiquement le seul pays à vivre sous un système quasi-présidentiel.» Et l'ancien député d'enfoncer le clou: «l'idée d'une nouvelle République mérite, au cœur de la crise que nous vivons, d'être posée, réfléchie».

Tiens, revoilà DSK! Il s'exprime par amis interposés «dans le Point». Entre ses voyages aux quatre coins de la planète et les conseils onéreux qu'il dispense aux gouvernements et investisseurs qui veulent profiter de son expertise d'ancien patron du FMI, il lâche ses sentences, souvent justes, sur cette France chagrine dont les dirigeants refusent toujours de s'adapter à la mondialisation avec un gouvernement composé «pour moitié de brêles». Un retour? Il n'en est pas question ne serait-ce qu'en raison de l'affaire du Carlton - pour laquelle Dominique Strauss-Kahn est mis en examen pour «proxénétisme aggravé» - et qui sera jugée en février. Il n'empêche, le temps commence à faire son œuvre. Quelles que soient les casseroles que l'ancien ministre de l'Economie trimballe, sa parole redevient audible. Evidemment, dans le désert actuel, c'est plus facile. Mais c'est un début.

STEPHANE DE SAKUTIN/AFP

«Les coups dans les côtes c'est efficace?»: «Il cherche à avoir le menton?» Jeudi soir, à la patinoire d'Asnières, un spectateur attentif suit, entre deux signatures d'autographes, le match de boxe qui oppose Jean-Marc Mormeck, 42 ans, au Hongrois Tama Lödi, 25 ans, dans la catégorie des lourds-légers. C'est Lionel Jospin. L'ancien premier ministre est venu assister à ce match lourd de symboles, le match de la dernière chance pour l'ancien champion du monde de boxe. Dans la salle, comme à la grande époque, se mélangent des gentils voyous et des bourgeois, Valérie Pécresse et Joey Starr, Agnès B (qui habille le champion) et le photographe Jean-Baptiste Mondino, Daniel Rondeau, aussi. Les images se bousculent. On pense à Piaf et Cerdan, au match Bouttier- Monzon organisé par Alain Delon, à «Vincent, François, Paul et les autres», à «Rocky». C'est violent et beau, il y a de la rage. Mormeck balance les coups, régulier, concentré, impressionnant, ne laissant pas une seconde de répit à son adversaire qu'il «explose» en douze minutes et trois rounds. Jospin le suit dans les vestiaires. Comme s'il voulait s'enivrer dans le sillage de ce champion qui revient. A force de persévérance.

France-Algérie, le match? Le même soir, l'Algérie gagne son mach contre la Russie. C'est l'euphorie. L'Algérie se retrouve donc en huitièmes de finale. Si elle gagne contre l'Allemagne, et que la France gagne aussi contre le Nigeria, les deux pays se retrouveront en quart de finale. Certains le souhaitent. D'autres le redoutent dans un climat quelque peu électrique et paradoxal. A l'image de ce récent sondage YouGov pour le «New York Times», publié avant le début du Mondial, et dans lequel les Français assuraient vouloir voir perdre en premier l'Algérie, puis la France…

DSK, Polony,Saint Laurent, et le rabbin de Chirac ... la semaine d'Anne Fulda

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1 commentaire
  • rebelle

    le

    Raffarin et ses petites vannes de bistrot ! S il veut mieux voir il doit changer de lunettes , il y a des promos chez Afflelou en ce moment !Sarko est encore le seul qui merite un interet et la droite forte qui doit recupérer les adherents qui ont glisses vers le F N faute d être entendus !

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