
La police israélienne a arrêté six suspects dans le cadre de l'enquête sur l'assassinat d'un jeune Palestinien retrouvé mort après le meurtre de trois jeunes Israéliens quelques semaines plus tôt, a rapporté le quotidien Haaretz.
- Les suspects sont des « juifs extrémistes »
Il s'agit de « juifs extrémistes », a indiqué à l'AFP une source officielle israélienne. « Les personnes arrêtées en lien avec cette affaire appartiennent apparemment à un groupe extrémiste juif. » « En ce qui concerne le meurtre de l'adolescent de Chouafat, la piste privilégiée dans l'enquête est celle d'un crime à mobile nationaliste », a nuancé Louba Samri, porte-parole de la police.
Selon une source au sein des services de sécurité, les six personnes ont été placées en détention mais ce nombre pourrait évoluer.
Les Palestiniens, y compris le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, affirment que le jeune Mohammed Abou Khdeir a été victime d'un acte de vengeance perpétré par des extrémistes. Le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a dénoncé « un meurtre répugnant ».
- « Il a probablement été forcé à boire du carburant »

Mohammad Abou Khdeir, 16 ans, a été kidnappé mardi soir dans le quartier de Chouafat, à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël. Son cadavre, entièrement brûlé selon un proche, a été retrouvé près d'une forêt.
Le garçon a été blessé à la tête, mais « ce sont les brûlures qui couvraient 90 % du corps qui sont la cause directe de son décès », a précisé le procureur général palestinien, cité par l'agence de presse officielle palestinienne WAFA.
Il « été brûlé de l'intérieur et de l'extérieur, car il a probablement été forcé à boire du carburant », a indiqué Adnane Al-Husseini, ministre palestinien chargé de Jérusalem. Les rapports préliminaires d'autopsie palestiniens ont rapporté la présence de fumée dans les poumons du jeune homme, ce qui signifie qu'il était encore en vie lorsque son corps a été brûlé.
- Tension, bombardements et manifestations

Dans la bande de Gaza, l'armée israélienne a procédé dans la nuit de dimanche à lundi à de nouveaux raids aériens en réponse à des tirs de roquettes et d'obus.
Le Hamas a annoncé la mort de sept de ses combattants, soit le bilan le plus meurtrier d'une attaque israélienne contre le groupe islamiste depuis 2012. Le porte-parole du Hamas, Sami Abou Zouhri, a dénoncé une « grave escalade » de la part d'Israël et a menacé l'Etat hébreu de représailles, déclarant qu'il en « paierait le prix ».
De violents affrontements ont aussi éclaté dimanche soir dans le nord d'Israël, notamment à Nazareth et à Tamra. Seize manifestants arabes israéliens ont été interpellés, selon la police. A l'intérieur du « Triangle », le nom de la région de Galilée qui regroupe des agglomérations arabes, la police a annoncé avoir arrêté trente-cinq manifestants dans la nuit de samedi à dimanche, pour moitié des mineurs.
La police fait face à des manifestations de colère quotidiennes à Jérusalem-Est. Vendredi, des milliers de Palestiniens avaient assisté aux funérailles de la jeune victime, en scandant « intifada, intifada ! ». Le premier ministre, Benyamin Nétanyahou, a déclaré que son gouvernement ferait « tout ce qui est nécessaire » pour rétablir le calme dans le sud d'Israël.
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