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Pèlerinages en Terre sainte : la saison pourrait être compromise

Des pèlerins chrétiens du Brésil prient dans le Cénacle, le 19 mai 2014 à Jérusalem. GALI TIBBON/AFP

Certains départs sont déjà annulés, d'autres sont sur la sellette. Les agences suivent au jour le jour la situation en Israël et n'excluent pas de renoncer à envoyer d'autres groupes cet été.

«La situation évolue tellement vite que la décision de maintenir un départ se prend au dernier moment», explique Didier Jeffredo, fondateur de l'agence des pèlerinages Bipel. Un départ a déjà été annulé mercredi, et l'incertitude règne quand au maintien des quatre autres pèlerinages prévus par le voyagiste ces huit prochains jours pour près de 250 personnes. «Au moment précis où je parle, les départs sont maintenus», explique Didier Jeffredo. «Mais il est impossible de se projeter.» Bipel a par ailleurs deux groupes de pèlerins actuellement en Israel, avec qui elle est en lien permanent. Toutes les agences sont dans la même incertitude. Terre Entière, également spécialisée dans les pèlerinages en Terre sainte, a deux groupes de jeunes sur place. «Ils devaient loger dans la maison d'Abraham qui se situe dans Jérusalem Est», indique Hubert Debbasch, directeur de l'agence de voyage. «Mais c'est là que l'enfant palestinien a été enlevé, en représailles de l'attentat commis contre les trois enfants juifs. Il y a eu quelques affrontements. Nous avons donc préféré reloger les pèlerins à nos frais dans la vieille ville qui est totalement sûre.»

2200 étudiants

Dans quelques semaines, un grand pèlerinage organisé par la Conférence des évêques de France devrait se tenir en Terre Sainte. Du 23 juillet au 3 août, 2200 étudiants et accompagnateurs se rendront en Israël. Sur recommandation du Consulat, l'organisation a déjà décidé d'annuler des rencontres dans des paroisses de Cisjordanie. Mais le pèlerinage est maintenu pour l'instant. «Je comprendrais qu'il soit annulé si la situation devenait vraiment trop dangereuse», explique Bastien, un étudiant parisien en informatique qui sera du voyage. «Mais c'est clair que je serais déçu.» La question des conditions de sécurité sur place est également évoquée. «Je suis un peu inquiète car dans ce genre de situation, les lieux publics ou les aéroports comme celui de Tel Aviv où l'on devrait atterrir sont particulièrement exposés», explique Marguerite, étudiante à l'école normale supérieure de Lyon.

Les pèlerins sont bien plus nombreux en automne et en hiver, quand le temps est plus clément en Israël. Mais le pays attire également de nombreux touristes en été. Pour l'instant, le Quai d'Orsay déconseille de se rendre dans un rayon de 40 km autour de la bande de Gaza. Mais si la situation s'aggravait, le pays pourrait devenir inaccessible. «Lors de la première intifada en 1990, les frontières ont été fermées pendant un an, et pendant deux ans pour la seconde intifada», se souvient Didier Jeffredo qui exerce son activité depuis 37 ans. «La situation actuelle laisse penser que les affrontements ne dureront pas. Mais si Tsahal envahit la bande de Gaza, on aura atteint le point de non retour.»

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