Gaza: Israël promet d'intensifier ses bombardements

L'aviation israélienne a dispersé des tracts au-dessus du nord de la bande de Gaza, non loin de la frontière avec Israël, exhortant les civils à quitter "immédiatement" leur domicile alors que sur le front diplomatique, les appels au cessez-le-feu se multiplient.

AFP
Gaza: Israël promet d'intensifier ses bombardements
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Israël a promis dimanche d'intensifier ses bombardements sur la bande de Gaza après avoir invité les habitants du nord de l'enclave à évacuer, au 6è jour d'une offensive visant à frapper le Hamas en réponse à des tirs de roquettes.

L'aviation israélienne a dispersé des tracts au-dessus du nord de la bande de Gaza, non loin de la frontière avec Israël, exhortant les civils à quitter "immédiatement" leur domicile alors que sur le front diplomatique, les appels au cessez-le-feu se multiplient.

"Ces tracts demandent aux résidents de s'éloigner, pour leur sécurité, des activistes du Hamas et des sites où ils opèrent", a explicité l'armée.

Son porte-parole, le général Moti Almoz, a averti que les Palestiniens devaient prendre "cette menace au sérieux" et qu'il ne s'agissait pas "d'une mesure psychologique".

Le Hamas, qui contrôle le territoire palestinien, a exhorté la population à ne pas obéir aux ordres d'Israël et à rester chez elle.

Selon les services de secours palestiniens, 166 Palestiniens, dont une majorité de civils, ont été tués depuis le début de l'opération "bordure protectrice".

Des milliers de Gazaouis ont fui le nord de l'enclave en voiture, à dos d'âne, à pied ou en charrette à cheval, emportant ce qu'ils pouvaient avec eux, selon des journalistes de l'AFP.

Beaucoup n'avaient pas vu les tracts mais avaient choisi de partir après une nuit d'épouvante. "Il y a eu tellement de bombardements que personne ne pouvait dormir, c'était terrifiant", a raconté Farid.

Quelque 4.000 habitants se sont réfugiés dans huit écoles locales gérées par l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unwra). Les Palestiniens de Gaza binationaux ont été autorisés par Israël à quitter Gaza.

La nouvelle spirale de violences a été enclenchée après l'enlèvement en juin et le meurtre de trois étudiants israéliens en Cisjordanie, attribués par Israël au Hamas, suivis de l'assassinat d'un jeune Palestinien brûlé vif à Jérusalem par des extrémistes juifs.

Ce conflit est le plus meurtrier depuis l'offensive de novembre 2012, qui visait déjà à faire cesser les tirs de roquettes de Gaza: 177 Palestiniens et six Israéliens avaient été tués en une semaine.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a promis dimanche en conseil des ministres qu'Israël frapperait "le Hamas avec de plus en plus d'intensité", accusant le mouvement islamiste d'utiliser "la population comme un bouclier humain".

"Nous allons continuer à agir avec sang-froid, fermeté et responsabilité pour atteindre notre objectif qui est de ramener le calme pour longtemps", a-t-il réaffirmé, refusant de donner d'échéance aux opérations militaires.

Dimanche à l'aube, un commando de marine israélien a pour la première fois fait une incursion au sol, débarquant sur une plage pour détruire un site de lancement de roquettes.

"La mission a été menée à bien", a annoncé l'armée, précisant que quatre soldats avaient été légèrement blessés dans des échanges de tirs que la branche militaire du Hamas, les brigades Ezzedine al-Qassam, a confirmés.

Les dirigeants israéliens ont multiplié ces derniers jours les menaces d'une opération terrestre de grande envergure, tout en continuant à pilonner la bande de Gaza par air et par mer.

L'armée a rappelé 40.000 réservistes afin de disposer de renforts à proximité de la bande de Gaza. Des cohortes de chars et de pièces d'artilleries ont également été ostensiblement déployés près de la frontière, dans ce qui s'apparente aussi à une guerre pyschologique.

Depuis samedi minuit, Israël a effectué plus de 20 raids aériens, portant à 1.330 le nombre des "cibles terroristes" attaquées depuis le début de l'opération il y a six jours.

Dimanche, les frappes ont fait trois morts, dont un adolescent de 14 ans et une femme de 44 ans, selon les secours palestiniens, dont le bilan s'établit désormais à 166 morts et plus d'un millier de blessés depuis mardi.

Selon une étude du bureau de l'ONU chargé des Affaires humanitaires, 70% des victimes sont des civils, et 21% des mineurs.

Le Centre palestinien pour les droits de l'homme (PCHR) a fait état dimanche de 132 civils tués, dont 35 enfants et 26 femmes.

De son côté, Israël a compté une cinquantaine de projectiles tombés sur son territoire depuis samedi minuit. Dix autres ont été détruits par la défense anti-aérienne. Au total, près de 700 roquettes ont touché Israël et plus de 150 ont été interceptées depuis le déclenchement des hostilités.

A Ramallah (Cisjordanie), le président Mahmoud Abbas, discret depuis le début de la crise, a demandé, dans une lettre adressée au secrétaire général Ban Ki-moon, de placer officiellement l'Etat de Palestine "sous le système de protection internationale de l'ONU".

Sur le front diplomatique, les ministres britannique, américain, français et allemand des Affaires étrangères doivent discuter dimanche d'un cessez-le-feu, en marge d'une réunion sur le nucléaire iranien à Vienne.

"A Gaza comme en Israël, la priorité absolue c'est le cessez-le-feu", a estimé dimanche le chef de la diplomatie française Laurent Fabius.

Les chefs de la diplomatie allemande et italienne Frank-Walter Steinmeier et Federica Mogherini sont attendus au Proche-Orient dans les prochains jours.

Le Conseil de sécurité de l'ONU avait de nouveau appelé samedi Israël et le Hamas à mettre un terme aux hostilités et à respecter le droit international, en particulier "sur la protection des civils".

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