Débordements antisémites : Estrosi met en cause Hollande, Valls monte au créneau

Les débordements, dimanche, visant une synagogue du XIIe arrondissement de Paris a mis l'Assemblée nationale en émoi. Interrogé mardi par Christian Estrosi, Manuel Valls a vivement réagi à la mise en cause de François Hollande faite par le député-maire UMP de Nice.

«Une fois encore, la France doit subir des violences communautaires. Et face à cela, le président de la République n'a pas su répondre aux questions des journalistes (lundi) en se contentant, comme une évidence, (de dire) que la seule chose qu'il souhaitait c'était la paix», s'est indigné Christian Estrosi lors de la séance de Questions au gouvernement. «Monsieur le premier ministre, saisirez-vous la justice contre ceux qui scandaient ‘Israël assassin' ou ‘Nous sommes tous des Mohamed Merah' contrairement à ce qu'à fait le président de la République?», a conclu le député-maire UMP de Nice.

La réponse du premier ministre s'est faite dans le brouhaha: «Moi, je souhaiterais que dans ces moments là et face à des débordements tout à fait intolérables il y ait de la part de la représentation nationale une capacité d'union et de rassemblement», a commencé Manuel Valls.

«Se retrouver plutôt que de se diviser»

Et Manuel Valls de poursuivre à destination de Christian Estrosi: «Vous trouvez, et je le regrette, le soin de diviser et de faire porter la responsabilité sur le président de la République.» Ajoutant: «Est-ce que sur ces sujets on ne peut pas se retrouver tous plutôt que de diviser et d'en appeler en permanence à la confrontation politique?» Pour le premier ministre, «la lutte contre le racisme, l'antisémitisme, la division, la lutte contre le communautarisme devraient nous rassembler au nom des valeurs de la République».

« Questions nauséabondes de l'opposition »

Christophe Caresche, député PS de Paris

«Pourquoi essayer, monsieur Estrosi, mesdames et messieurs de l'opposition, de diviser et de casser alors que le rassemblement, la capacité à trouver les mêmes mots, c'est la meilleure réponse à ceux qui s'en prennent aux synagogues. S'en prendre à des synagogues et aux juifs de France, c'est pas s'en prendre à une communauté, c'est s'en prendre à la République et à nos valeurs», a lancé le premier ministre.

Plusieurs députés socialistes se sont étonnés des attaques de la droite à l'encontre de l'exécutif. «Questions nauséabondes de l'opposition sur les graves débordements survenus hier contre la communauté juive», a ainsi tweeté Christophe Caresche. «Instrumentaliser le conflit israélo-palestinien à des fins politiciennes dans l'hémicycle. On en cauchemardait, Estrosi l'a fait», a ajouté Olivier Veran.