Israël accusé de crime contre l'humanité

Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, a jugé mercredi depuis Jérusalem que "quelques pas" avaient été faits.

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Israël accusé de crime contre l'humanité
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"Israël est en train de perpétrer des crimes odieux. Israël détruit complètement des quartiers résidentiels"

Le ministre palestinien des Affaires étrangères a accusé mercredi Israël de commettre des crimes contre l'humanité à Gaza lors d'une session extraordinaire à Genève du Conseil des droits de l'Homme, et exigé une enquête internationale.

"Israël est en train de perpétrer des crimes odieux. Israël détruit complètement des quartiers résidentiels. Ce que fait Israël (...), est un crime contre l'humanité" et "viole les conventions de Genève", a déclaré le ministre Riad Malki, largement applaudi par de nombreux ambassadeurs présents au Conseil.

"Israël, force d'occupation, cible depuis 16 jours les enfants, femmes, personnes âgées, et les prive de leur droit à la vie à travers des frappes. Il y a une incursion terrestre (...) et cela va entraîner des crimes contre des civils palestiniens, cela va entraîner des assassinats délibérés de civils", a-t-il ajouté.

"Israël détruit des quartiers résidentiels de manière complète, Israël a détruit 2.500 maisons. L'infrastructure a été détruite. Les forces israéliennes visent des centres médicaux à Gaza", a-t-il dit, soulignant qu'"Israël devrait rendre compte de ces crimes".

De son côté, le représentant israélien auprès du Conseil, Eviatar Manor, a accusé le Hamas de commettre des "crimes de guerre lorsqu'il tire des roquettes et missiles" sur les civils, "construit des tunnels (pour) attaquer des villages" et dissimule des munitions dans les écoles.

"Le Hamas porte toute la responsabilité des victimes gazaouies" et "M. Abbas devrait dissoudre son gouvernement pour montrer sa volonté de paix", a-t-il soutenu.

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU tient mercredi une réunion extraordinaire pour étudier un projet de résolution présenté par la Palestine, demandant la protection internationale des Palestiniens et une enquête internationale d'urgence sur l'offensive israélienne.

Le projet de résolution demande aussi à la Suisse, en tant qu'Etat dépositaire des conventions de Genève - des textes fondamentaux du droit humanitaire -, d'organiser une conférence d'urgence sur la situation dans les Territoires occupés. Une lettre en ce sens, datée du 9 juillet, a déjà été envoyée par le président palestinien Mahmoud Abbas à Berne.

"Quelques pas" de faits vers un cessez-le-feu selon John Kerry

Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, a jugé mercredi depuis Jérusalem que "quelques pas" avaient été faits vers un cessez-le-feu à Gaza entre Israël et le mouvement islamiste Hamas qui contrôle le territoire palestinien. "Nous avons certainement fait quelques pas, mais il reste du travail", a déclaré M. Kerry à des journalistes au début d'une rencontre avec le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon dans un hôtel de Jérusalem.

M. Kerry doit rencontrer mercredi le président palestinien Mahmoud Abbas à Ramallah (Cisjordanie) et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu au ministère de la Défense à Tel-Aviv, selon le département d'Etat.

M. Ban a aussi voulu montrer un peu d'optimisme. "Nous unissons nos forces pour obtenir un cessez-le-feu aussi vite que possible", a-t-il dit, "nous n'avons plus de temps à perdre, ni pour attendre".

Le même jour, l'ambassadeur israélien à l'ONU Eviatar Manor a comparé, lors de la réunion du Conseil des droits de l'homme des Nations Unies, le Hamas à Al-Qaïda, à l'Etat islamique de l'Irak et du Levant (EIIL) et au Hezbollah et défendu le droit de son pays à se défendre contre des groupes terroristes. Il a rejeté un projet de résolution "complètement déséquilibré".

Fortement applaudi, le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riad Malki, a, lui, tenu un tout autre discours devant le Conseil. Il a dénoncé les "crimes odieux" de l'Etat hébreu. Il a accusé les forces israéliennes de "tuer des familles entières" et lancé un appel à faire cesser l'agression.


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