Accéder au contenu principal
PROCHE-ORIENT

L'ONU ouvre une enquête sur l'offensive israélienne à Gaza

La haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, soupçonne Israël de possibles crimes de guerre à Gaza. Elle dénonce aussi les attaques aveugles menées par le Hamas dans des zones civiles israéliennes.

Des enfants dans les rues dévastées de Gaza City, le 23 juillet.
Des enfants dans les rues dévastées de Gaza City, le 23 juillet. Mahmud Hams, AFP
Publicité

"Tous ces morts et ces civils mutilés devraient peser très lourd sur nos consciences. Je sais qu'ils pèsent lourd sur la mienne". L'intervention de la haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme, Navi Pillay, a marqué les esprits, mercredi 23 juillet à Genève, lors d'une réunion d'urgence du Conseil au sujet de l'offensive à Gaza. Fait rare, la fonctionnaire y évoque également un aveu de faiblesse de la part de sa commission : "Tous nos efforts pour les [les civils] protéger ont été d'horribles échecs. Des organisations plus puissantes, comme le Conseil de sécurité, et les États ayant des moyens de pression sur chacune des parties de cet interminable et affreux conflit, doivent faire bien plus que ce qu'ils ont fait jusqu'à présent pour terminer ce conflit une fois pour toutes."

Au delà de son discours très personnel, Navy Pillay a surtout haussé le ton pour dénoncer les éventuels manquements aux droits de l'Homme commis par Israël et le mouvement islamiste Hamas. "Il y a une forte possibilité pour que le droit international humanitaire ait été violé, d'une manière qui pourrait constituer des crimes de guerre", a-t-elle affirmé. Au 16e jour de l'offensive, le bilan s'élève à plus de 670 morts du côté palestinien et 34 côté israélien. 

Reportage à Gaza - Les mosquées, également cibles des raids israéliens

Résolution votée contre Israël

Le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a d'ailleurs voté en fin de journée pour que soit ouverte une enquête sur l'offensive israélienne. La haute commissaire avait plaidé en ce sens, en prenant soin de citer plusieurs cas de destruction de maisons et de civils tués. "Respecter la vie des civils, et notamment les enfants, devrait être la première priorité, a-t-elle asséné. Ne pas se soumettre à ces principes peut mener à des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité."

Avec 29 voix pour, 17 abstention (dont la France) et un contre (les États-Unis), les 47 États membres du Conseil ont adopté une résolution, déposée par les autorités palestiniennes, suite aux opérations militaires menées par Tsahal. Le texte condamne "les violations généralisées, systématiques et flagrantes des droits de l'Homme et des libertés fondamentales" et demande par ailleurs de placer les Palestiniens sous "protection internationale immédiate".

L'ONU estime qu'environ un tiers des victimes civiles palestiniennes du conflit sont des enfants de moins de 18 ans. Pour autant, l'État hébreu a rejeté ces accusations et accusé le Hamas de se servir de civils comme boucliers humains.

Navi Pillay n'a pas non plus épargné le mouvement islamiste, soulignant qu'"une fois de plus, les principes de distinction et de précaution ne sont pas clairement respectés durant les attaques sans discernement menées contre des zones civiles par le Hamas et d'autres groupes palestiniens armés". Mais le Hamas n'est visé par aucune enquête.

Mechaal pose ses conditions à la trêve

Alors que les appels internationaux à un cessez-le-feu se multiplient, le chef en exil du Hamas, Khaled Mechaal, a réitéré mercredi soir ses conditions : il a avant tout exigé la levée du blocus imposé depuis 2006 à la bande de Gaza, mais aussi l'ouverture de la frontière avec l'Égypte et la libération par Israël des prisonniers.

"Que l'on s'accorde sur la réalisation de nos revendications, puis on décidera de l'heure d'un cessez-le-feu", a-t-il martelé lors d'une conférence de presse à Doha. Khaled Mechaal a également lancé un appel à la communauté internationale et aux ONG pour "venir au secours de Gaza et de ne pas attendre la fin de la guerre". Pour cela, "j'appelle aujourd'hui à l'ouverture des points de passage pour permettre l'entrée des convois de secours" dans Gaza qui a besoin de "carburant, de vivres et d'électricité". Il s'est par ailleurs dit favorable à une "trêve humanitaire" pour "l'évacuation des blessés et l'aide apportée à la population". 

Un cessez-le-feu humanitaire de quelques heures a eu lieu ce mercredi dans deux zones de la bande de Gaza. Ce calme provisoire a permis, pour la première fois en 24 heures, aux ambulanciers d'accéder aux zones pillonées, a pu constater l'envoyé spécial de FRANCE 24 à Gaza, Matthieu Mabin. "Ils ont retrouvé plusieurs survivants, des enfants, des femmes et des personnes âgées qui étaient prisonniers des décombres depuis plusieurs heures, raconte-t-il tout en précisant qu'ils n'ont pas eu le temps de récupérer les corps car les combats ont repris rapidement. 

Avec AFP et Reuters


"Tsahal devrait avoir le prix Nobel de la paix"

"Certains accusent Israël sans vergogne de génocide et nous chargent d’avoir commis des crimes de guerre", a déclaré mardi 22 juillet l’ambassadeur d’Israël aux États-Unis, Ron Dermer, lors d’un sommet organisé par des supporters chrétiens d’Israël. "Mais la vérité c’est que les forces de défense israéliennes devraient avoir le prix Nobel de la paix… un prix Nobel de la paix pour se battre avec une retenue inimaginable". Les commentaires de Dermer, repris dans "Times of Israël", ont fait suite à un communiqué publié par le ministre des Affaires étrangères Avigdor Liberman, qui a déclaré dimanche que l’armée israélienne était "l’armée la plus morale et la plus courageuse au monde".

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.