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Hamas - Israël : les combats continuent malgré les annonces de trêve

L'armée israélienne a annoncé dimanche la reprise de ses opérations dans la bande de Gaza en riposte aux violations de la trêve par le Hamas. RONEN ZVULUN/REUTERS

VIDÉO - La confusion règne en ce 20e jour de conflit. Les deux camps se sont mutuellement rejeté la responsabilité de la poursuite des hostilités en dépit des espoirs de trêve. Le président américain Barack Obama appelle à un cessez-le-feu «immédiat».

• Les militants du Hamas poursuivent leurs tirs malgré l'annonce d'une trêve par le mouvement

Le Hamas, qui a refusé samedi soir une extension du cessez-le-feu de samedi, est revenu dimanche midi sur sa décision et dit accepter le principe d'un répit de de 24 heures depuis 13h, heure de Paris, «en réponse à la requête urgente de l'ONU de contrôler la situation de notre peuple avant l'Aïd el-Fitr». La grande fête musulmane qui marque la fin du ramadan, doit commencer lundi. Toutefois, des combattants du mouvement islamiste ont continué de revendiquer de nouveaux tirs de missiles vers Israël. Pour le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, «le Hamas viole sa propre trêve: Israël fera tout ce qu'il doit faire pour défendre son peuple». Et de fait, dimanche, les combats ont continué. Selon l'armée israélienne, 22 roquettes ont atterri en Israël et 5 autres ont été interceptées par la défense anti-aérienne depuis l'annonce en début d'après-midi d'une trêve par le Hamas. Elles n'ont pas fait de victime.

«Nous voulons mettre fin aux tirs de roquettes, c'est certain. Nous voulons démanteler les réseaux de tunnels terroristes. Je ne sais pas si nous aurons un taux de succès de 100%», a dit Nétanyahou. «J'espère que nous réussirons à obtenir un calme durable pour nous permettre de démilitariser Gaza», a-t-il affirmé sur la chaîne CBS. «Comment démilitariser Gaza? Si le Hamas est faible et discrédité, alors nous aurons peut-être une chance de travailler avec des forces plus modérées afin de créer un avenir meilleur pour nous tous».

Samedi, le Hamas avait rejeté une demande d'extension de la trêve de 12 heures, acceptée par Israël, à la demande de l'ONU. Le cabinet de sécurité israélien avait accepté de prolonger jusqu'à dimanche minuit la trêve . Mais le Hamas avait repris dans la soirée ses tirs vers Israël rompant de facto le cessez-le-feu. L'armée israélienne y avait répondu par des tirs d'artillerie localisés avant d'annoncer dimanche matin que la trêve n'avait plus lieu d'être et qu'elle reprenait ses raids aériens et opérations navales et terrestres dans la bande de Gaza.

La France a condamné dimanche l' «engrenage» et «réclamé d'urgence un réel cessez-le-feu et l'ouverture de négociations», tandis que le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a appelé «dans les termes les plus fermes» à étendre la trêve pour 24h. Le président américain Barack Obama a de son côté indiqué qu'un cessez-le-feu immédiat et sans conditions à Gaza était un «impératif stratégique», lors d'une conversation téléphonique avec le premier ministre israélien.

• Au 20e jour du conflit, la barre des 1000 morts dépassée

L'opération israélienne «Bordure protectrice», visant à détruire les infrastructures du Hamas et ses tunnels, a débuté le 8 juillet et est entrée neuf jours plus tard dans sa phase terrestre. Plus de 1000 Palestiniens, en grande majorité civils, ont trouvé la mort. La trêve de samedi avait ainsi permis aux services de secours palestiniens de récupérer plus de 130 corps dans les décombres.

Dans les entrailles de l'un des tunnels entre Gaza et Israël

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Côté israélien, 43 soldats ont péri dans les combats, ce qui représente les pertes militaires les plus élevées depuis la guerre de l'été 2006 contre le Hezbollah libanais. Deux civils ont été tués par des roquettes, ainsi qu'un travailleur thaïlandais.

Désaccords profonds

Israël entend mener à son terme la neutralisation des tunnels construits par le Hamas et son allié, le Jihad islamique. Ces souterrains ont été creusés pour lancer des attaques contre Israël et dissimuler l'arsenal et les centres opérationnels des mouvements palestiniens. Pour les détruire, l'armée israélienne explique qu'elle doit être sur le terrain. L'armée a annoncé avoir découvert une trentaine de tunnels. Elle a aussi affirmé avoir tué 320 combattants du Hamas en 20 jours de conflit.

L'Egypte a de son côté annoncé avoir détruit 13 tunnels reliant la péninsule du Sinaï à Gaza, que le Hamas utiliserait pour faire entrer dans l'enclave du carburant, des armes, des vivres et de l'argent.

Pour un accord de trêve durable, le Hamas exige une levée du blocus imposé depuis 2006 par Israël, qui asphyxie l'économie de ce territoire de 362 km2 où s'entassent 1,8 million de personnes.

 carte de gaza et bilan de l operation israelienne bordure protectrice

• Manifestation à Tel-Aviv contre «Bordure protectrice»

Samedi soir, plusieurs milliers d'Israéliens se sont rassemblés à Tel-Aviv, malgré l'interdiction de la police pour des «raisons de sécurité», pour réclamer la fin de l'opération à Gaza. THOMAS COEX/AFP

Samedi soir, plusieurs milliers d'Israéliens se sont rassemblés à Tel-Aviv, malgré l'interdiction de la police pour des «raisons de sécurité», pour réclamer la fin de l'opération à Gaza. Cette manifestation, organisée par un collectif d'organisations de gauche et d'extrême gauche, est la plus importante des opposants à la guerre depuis le début de l'offensive. Les manifestants proclamaient: «Il y a une autre voie» que la guerre, «Libérez Gaza maintenant, laissez-les vivre», en parlant des habitants palestiniens de Gaza, «Stop à la guerre et à l'occupation» de la Cisjordanie.

• L'inquiétude des experts américains

L'anéantissement du Hamas dans la bande de Gaza déboucherait sur quelque chose de plus dangereux, a mis en garde samedi un haut responsable des services de renseignement militaires américains, le général Michael Flynn. «La région connaîtrait quelque chose d'éminemment pire», a dit le directeur sortant de la Defense Intelligence Agency, lors d'un forum sur la sécurité qui s'est tenu à Aspen dans le Colorado. «Une menace pire qui s'introduirait dans la sorte d'écosystème qui prédomine là-bas. Quelque chose comme l'EIIL», a-t-il dit, en faisant allusion à la mouvance radicale «État islamique», ex-État islamique en Irak et au Levant, qui, en juin, a proclamé l'avènement d'un califat sur les territoires qu'il contrôle en Syrie et en Irak.

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381 commentaires
  • facteur x

    le

    Israël se bat contre le temps est veut a tout pris contrecarrée les desseins de Dieu, cet état veut provoqué le monde musulman , il c'est que l"avenir ne lui fera pas de cadeaux quand les armées musulmanes est alliés seront aux top niveau se que redoute Israël ( à cause de l'histoire de ces massacres à l'égard des palestiniens) il ne restera rien de ce pays arrogant et dominateur comme le disait ci bien Degaulle.

  • R-MES

    le

    @damien leflot
    La Russie est très puissante, autrement plus qu'Israël
    Appliquer des sanctions à ce pays peut avoir des conséquences bien pus lourdes que vous n'avez l'air de le penser
    Alors, simple suggestion : si vous vous posiez les bonnes questions ?
    Et si finalement, c'était le hamas qui était coupable de ce qui arrive aux Palestiniens ?
    Et si Israël, en fin de compte, ne faisait que répondre aux tirs de roquettes incessants sur son territoire depuis plusieurs semaines ?
    D'ailleurs, l'accepteriez-vous , de recevoir des attaques de votre voisin en permanence ?
    Ne réagiriez-vous pas ?
    Ce qui vous dérange en fin de compte, c'est qu'Israël ne compte pas ou presque pas de victimes civiles dans ce conflit.
    Vous devez savoir que ce pays fait tout, comprenez-vous, tout, pour assurer la sécurité de ses concitoyens quand les terroristes du hamas tirent des roquettes à partir de zones densément peuplées , en sachant pertinemment que les victimes civiles risquent d'être plus lourdes encore
    Alors peut-être que si Israël n'est pas sanctionné, c'est que, sans doute, sa réaction est considérée comme légitime par les dirigeants Européens que vous fustigez

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