Manifestation propalestinienne à Bruxelles: drapeaux brûlés et jets de pierre (VIDÉOS)

Les casseurs, environ une centaine selon nos estimations, sont hués par la foule qu'ils devancent de quelques mètres. La sécurité est totalement dépassée par les événements.

Rédaction en ligne, Valérie Gillioz et Belga

La manifestation propalestienne, qui a quitté la gare du Nord à Bruxelles, était bloquée, dimanche vers 15h15 à hauteur du Passage 44. Des jeunes en tête de cortège ont brûlé un drapeau israélien et s'en sont pris à des voitures. Des pierres ont aussi été lancées. La police est intervenue et a bloqué le cortège. Près de 1.500 personnes étaient déjà rassemblées, dimanche à 14 heures, devant la gare du Nord à Bruxelles au départ de la manifestation organisée par la plate-forme Urgence Gaza qui regroupe diverses associations, ONG et syndicats. Le décompte définitif devrait atteindre plusieurs milliers de personnes.

Entre la place Rogier et le Botanique, un groupe de jeunes a pris la tête du cortège. De jeunes radicalisés se sont exilés du cortège pour s'en prendre aux forces de l'ordre. Un jeune homme a même sauté sur le camion satellite de la VRT et en est tombé lorsque le chauffeur du véhicule a accéléré.

Qui plus est, on a pu apercevoir quelques drapeaux de l'EIIL dressés par certains manifestants.

Les jeunes radicalisés se dirigent désormais vers ambassade américaine. On compterait, au moment d'écrire ces lignes, quelques 5000 participants selon Christian De Coninck, le porte-parole de la police de Bruxelles. Les casseurs, environ une centaine selon nos estimations, sont hués par la foule qu'ils devancent de quelques mètres.

Une fois arrivés sur la place Jean Rey, terme prévu de la manifestation, les jeunes perturbateurs n'avaient visiblement pas l'intention de s'arrêter là. La sécurité interne, totalement dépassée par les événements, a beaucoup de mal à empêcher leur progression. Les drapeaux de l'EIIL sont présents en nombre à l'avant de la foule.

Manifestation propalestinienne à Bruxelles: drapeaux brûlés et jets de pierre (VIDÉOS)
©D.R.

Manifestation de soutien devant l'ambassade d'Israël à Bruxelles

Environ 500 personnes se trouvaient devant l'ambassade d'Israël ce dimanche matin, selon l'estimation de la police. De nombreuses familles, adolescents et seniors, étaient venues apporter leur soutien à Israël affublés du drapeau de l'Etat hébreux et de fanions belges. Aucun incident n'a été signalé. La police avait déployé plusieurs barrages pour vérifier les identités. Moins d'une dizaine de contre-manifestants ont été arrêtés à un de ces points de contrôle.

"Grâce à vous nous pouvons assurer notre total soutien à Israël" , annonce Simon Bretholz pour ouvrir le discours. "Nous sommes réunis pour proclamer notre solidarité avec le peuple d'Israël. Nous voulons témoigner de l'amour et l'affection et pour une nation qui doit subir l'indifférence dans certaines chancelleries occidentales et dans les médias" , en précisant que ce qui se passe à Gaza est le résultat de la "folie meurtrière des islamistes".

Évoquant les "victimes innocentes qu'Israël n'a pas souhaité" , il a encore précisé que "Tsahal (Armée de défense d'Israël) met tout en œuvre pour les protéger et qu'elle est "l'armée la plus démocratique, éthique et humaine du monde", sous les applaudissements de la foule.

Simon Bretholz a ensuite pointé du doigt les médias, qui répandent la propagande du Hamas. "Aujourd'hui on peut crier la haine des Juifs dans les rues sans s'attirer les foudres des démocrates" , déplore aussi l'organisateur.

Apres une minute de silence, Jacques Revah, l'ambassadeur d'Israël en Belgique, a pris la parole. "La population gazaoui n'est pas notre ennemie" , a-t-il précisé au milieu d'un discours où il a déploré les victimes de part et d'autre. "Vous ici parvenez à comprendre qui est réellement responsable de ce conflit", a-t-il ajouté.

Des bougies ont été allumées en hommage aux 43 soldats israéliens tués. La première a été allumée par l'oncle de ce premier soldat tué, qui a témoigné au micro. "Malgré la douleur je n'ai entendu aucune parole de haine" , a-t-il salué.

"J'aimerais bien aller manifester avec les pro-Palestiniens aujourd'hui, mais je ne peux pas défiler aux côtés de personnes qui sont là par haine. Je voudrais bien que ce conflit à Gaza ne se produise pas, mais je ne peux pas faire autrement que soutenir Israël quand je vois que mes enfants sont en danger ici en Belgique parce qu'ils sont juifs" , a raconté un homme venu avec son fils. "Je ne soutiens pas la politique de Netanyahou mais je ne soutiens pas non plus l'antisémitisme".

Plus loin, une mère de deux adolescents a abondé dans le même sens: "Mon avis sur le conflit est très partagé. Je suis ici pour dénoncer l'antisémitisme dont ma famille est victime ici en Belgique. Nous sommes Belges, pas Israéliens!" a-t-elle rappelé.

D'autres avaient un discours plus dur: "Israël a le droit de se défendre. Les victimes, c'est comme partout, dans toutes les guerres. Les médias oublient de parler des vrais agissements du Hamas".

Aux yeux de Joël Rubinfeld, président de la Ligue Belge contre l'Antisémitisme (LBCA), "depuis deux semaines, on voit à l'étranger des manifestations pro-palestiniennes où on brûle des drapeaux israéliens, où on crie "mort aux Juifs", où on exhibe des drapeaux du Hamas ou du Hezbollah... Israël est une démocratie assiégée qui fait face à l'organisation terroriste du Hamas, qui cible les populations civiles israéliennes et qui d'autre part utilise sa propre population à Gaza pour servir de bouclier humain. A 4.000 km d'ici se joue un combat entre la démocratie et la barbarie, qui définira probablement aussi l'avenir de l'Europe" .


Vous êtes hors-ligne
Connexion rétablie...