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PROCHE-ORIENT

Gaza : l'ONU tente de formaliser une trêve fragile

Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a déclaré lundi qu'Israël et le Hamas avaient "exprimé un intérêt sérieux" pour un cessez-le-feu formel, alors qu'un calme précaire règne à Gaza après trois semaines d'affrontements sanglants.

Le quartier Shejaya, à Gaza City.
Le quartier Shejaya, à Gaza City. Mahmud Hams, AFP
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La trêve fragile entre Israël et le Hamas a été ternie lundi 28 juillet par des violences sporadiques meurtrières à Gaza, au premier jour de la fête musulmane de l'Aïd el-Fitr, malgré les appels de l'ONU et des États-Unis à un cessez-le-feu durable.

L'envoyé spécial de France 24 à Gaza, Matthieu Mabin, constate que l'ambiance sur place n'est pas à célébrer la fin du ramadan. "C'est un jour de deuil en réalité", explique-t-il. "Il y a un usage qui invite les familles à se rendre sur les tombes des gens mort dans l'année et ce matin, les cimetières étaient envahis par les familles qui allaient parfois saluer la mémoire des morts de la veille."

Deux Palestiniens, dont un enfant de 4 ans, ont encore été tués à la mi-journée par des tirs de chars israéliens dans le nord de la bande de Gaza, portant le bilan à près de 1 040 victimes palestiniennes en trois semaines de conflit, selon les secours locaux.

Après une nuit d'accalmie, des combattants de Gaza ont tiré en début de matinée une roquette sur la ville israélienne d'Ashkelon. L'armée a riposté en visant deux lance-roquettes et un atelier de fabrication d'armes dans le centre du territoire palestinien, selon un communiqué. Deux Palestiniens ont été blessés.

Des tirs sporadiques ont également été signalés ailleurs dans l'enclave. La branche armée du Hamas dit avoir tué trois soldats israéliens dans le nord de la bande de Gaza, une information non confirmée par Tsahal, qui parle d'un militaire blessé.

"L'occupant (israélien) refuse toujours tout cessez-le-feu humanitaire pour l'Aïd (el-Fitr). Il s'agit d'une rebuffade aux croyances des musulmans et à leur culte. L'occupant sera responsable de cette escalade", a accusé le porte-parole du Hamas à Gaza, Sami Abou Zouhri.

Trêve non déclarée

Cette trêve non déclarée, entamée à la fin du ramadan dimanche soir, est intervenue après une journée marquée par des annonces et des violations de cessez-le-feu de part et d'autre.

"Les seuls obus qui explosent aujourd'hui au-dessus de Gaza sont des obus qui larguent des tracts qui invitent la population de Gaza à renoncer à l'influence du Hamas en publiant la liste des cadres du Hamas qui ont été tués ces derniers jours et en finissant par cette phrase qui fait un peu froid dans le dos : qui sera le prochain sur la liste ?", rapporte Matthieu Mabin.

Face au lourd tribut payé par les civils palestiniens, la communauté internationale a accentué la pression pour que cesse le bain de sang. Barack Obama a exhorté dimanche au téléphone le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou à un arrêt sans conditions des hostilités, ajoutant que "toute solution durable (...) doit se faire avec l'assurance que les groupes terroristes seront désarmés et Gaza démilitarisée".

Le président américain souhaite une trêve dans les mêmes termes que celle, négociée par l'Égypte, qui a mis fin au dernier conflit dans le territoire en novembre 2012. Il soutient la "coordination régionale et internationale pour mettre fin aux hostilités", a déclaré la Maison blanche.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a pour sa part appelé les parties en conflit à respecter une trêve humanitaire au-delà de l'Aïd el-Fitr.

Le cabinet de sécurité du Premier ministre Benjamin Netanyahou s'est réuni jusque tard dans la nuit de dimanche à lundi pour débattre des propositions à l'étude, y compris celle d'une accentuation de l'offensive contre la bande de Gaza. Des responsables israéliens, cités par les médias, s'en sont pris à un projet d'accord attribué au secrétaire d'État américain John Kerry, le jugeant trop accommodant pour le Hamas.

Israël n'a pas répondu publiquement pour l'heure aux appels d'Obama et n'a pas fait savoir si des décisions avaient été prises lors de la réunion du cabinet de sécurité. S'exprimant dimanche sur CNN, Benjamin Netanyahou a paru ouvert à un assouplissement des conditions de vie des habitants de l'enclave, tout en le conditionnant à un désarmement des groupes palestiniens.

Près de 9 Israéliens sur 10 soutiennent l'opération

En Israël, 87% des personnes interrogées se déclarent favorables à la poursuite des opérations militaires jusqu'au renversement du Hamas, selon un sondage diffusé à la télévision.

"Le gouvernement israélien a toujours le soutien de l'opinion publique israélienne, qui est excédée par les tirs de roquettes palestiniens," confirme Matthieu Mabin.
"Du côté du Hamas, le monde arabo-musulman a les yeux braqués sur ces hommes qui tiennent tête à l'État d'Israël. Ils sont encouragés par tous les ennemis d'Israël à continuer le combat", ajoute l'envoyé spécial de France 24.

La guerre de Gaza continue d'avoir des répercussions en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, où les heurts sont quotidiens. Lundi sur l'esplanade des Mosquées dans la Vieille ville de Jérusalem, quelque 45 000 musulmans ont prié pour les morts de Gaza, selon un photographe de l'AFP.

Avec AFP et Reuters

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