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Israël-Gaza : l'espoir de trêve cède la place aux armes

Un officier israélien fait visiter à la presse un des tunnels utilisés par les militants du Hamas pour passer la frontière de l'État hébreu. POOL/REUTERS

VIDÉO - Après la mort de cinq soldats israéliens lundi, Benyamin Nétanyahou a déclaré qu'il fallait se préparer à une «campagne prolongée».

À Jérusalem

Le cessez-le-feu que Barack Obama a voulu imposer lundi à Benyamin Nétanyahou n'a tenu que quelques heures. Très vite, les violences ont repris le dessus. Cinq Israéliens ont été tués dont quatre en fin de journée par un obus de mortier près d'une localité proche de la bande de Gaza. Jamais depuis le début des combats, le 8 juillet dernier, des roquettes ou des obus n'avaient fait autant de victimes civiles du côté israélien.

Benyamin Nétanyahou a déclaré lundi soir qu'Israël devait se préparer à une «campagne prolongée» à Gaza. Son objectif de ramener le calme dans le sud d'Israël n'est toujours pas atteint, malgré 21 jours de raids aériens, d'opérations terrestres, de tirs d'artillerie. Les durs de son gouvernement le poussent à occuper toute la bande de Gaza et à ne pas se contenter d'un déploiement dans une mince bande territoriale le long de la frontière. Pour le moment, le premier ministre a résisté. Il ne souhaite pas mettre en danger la vie de nombreux soldats, ou renverser le pouvoir du Hamas, de crainte que des groupes djihadistes encore plus extrémistes comblent le vide qui serait ainsi créé. Mais la reprise des combats va le contraindre à réagir et à élargir sans doute le champ des opérations militaires à plusieurs villes et quartiers palestiniens. Lundi soir, l'armée israélienne a demandé aux habitants des alentours de Gaza d'évacuer «immédiatement» leurs foyers pour se rendre dans le centre de cette ville.

« Notre grande armée n'a pas eu le temps de finir le travail, et c'est dommage »

Yaïr Shamir, ministre de l'Agriculture

Auparavant, Benyamin Nétanyahou semblait décidé, bon gré mal gré, à respecter un cessez-le-feu «immédiat et sans condition» demandé dimanche par Barack Obama. Il n'avait pas officiellement répondu pour ne pas donner l'impression d'obéir à ce qui est apparu comme un «ultimatum» du président des États-Unis. Mais, sur le terrain, l'armée israélienne avait réduit ses attaques. Outrés par le ton cassant de Barack Obama, les éditorialistes l'ont relativement ménagé, pour tomber à bras raccourci sur John Kerry, le secrétaire d'État, présenté comme le responsable des tensions répétées entre les deux pays. Le chef de la diplomatie américaine est notamment accusé d'avoir transmis vendredi au cabinet de sécurité israélien un document sur un cessez-le-feu à long terme, qui donnait entière satisfaction aux islamistes du Hamas. «John Kerry est un ami d'Israël, mais avec de tels amis, il est parfois préférable de négocier avec des ennemis», a ironisé Nahum Barnea, éditorialiste du quotidien Yediot Aharonot.

Vis-à-vis de l'ONU, en revanche, Benyamin Nétanyahou n'a pas pris de gants. La déclaration adoptée par les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations unies appelant également à un cessez-le-feu «ne répond qu'aux besoins d'une organisation terroriste meurtrière (le Hamas) qui attaque des civils israéliens», et ne «tient pas compte des exigences sécuritaires israéliennes», a déploré le premier ministre.

Sur le front intérieur, Benyamin Nétanyahou se sait surveillé de près par les «faucons» du gouvernement. «Il était clair qu'à un certain moment des pressions diplomatiques allaient s'exercer, c'est pourquoi nous aurions dû mener l'opération de façon beaucoup plus rapide, plus dure et plus déterminée», affirme Uri Ariel, le ministre du Logement. Yaïr Shamir, le ministre de l'Agriculture, estime lui aussi que «notre grande armée n'a pas eu le temps de finir le travail, et c'est dommage».

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112 commentaires
  • dickens

    le

    On peut ne pas apprécier monsieur Netanyahou et sa politique, mais on ne peut nier qu' il aime son pays à prendre la responsabilité de décisions particulièrement graves et douloureuses.
    Il y a du courage dans cet homme et l' on peut supposer que la disparition en mission de sauvetage de son frère, le brillant miitaire Yonatan, à Entebbe, inspire son désire de sécurité pour Israël.
    Quitte à en étonner ou contrarier certains, je vois dans le Benyamin de cette occurrence, âgé de 65 ans et face à son destin, du Churchill au même âge, quand il devient Premier Ministre en 1940, et mène la Bataille d' Angleterre.

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