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Y-a-t-il un problème avec l’organisation des réfugiés palestiniens de l’ONU?

Dans une école de l’UNRWA à Gaza. REUTERS/Finbarr O'Reilly
Dans une école de l’UNRWA à Gaza. REUTERS/Finbarr O'Reilly

Temps de lecture: 2 minutes - Repéré sur Times of Israel, The Daily Beast

Le 30 juillet une école de Gaza gérée par l’UNRWA (United Nations Relief and Works Agency), l’Agence des Nations unies pour la Soutien et le Travail, a été frappée dans le camp de Jabaliya par un tir israélien et 16 personnes ont été tuées. Le même jour, Christopher Gunness, porte-parole de l’UNRWA, interrogé par la chaîne qatarie Al-Jazira éclate en sanglot en direct.

L’UNRWA est directement impliquée dans la guerre entre le Hamas et Israël. A trois reprises au cours des deux dernières semaines, l’UNRWA a reconnu avoir trouvé des stocks de roquettes dans ses écoles de Gaza. La première fois, l’agence aurait rapidement rendu les roquettes... au Hamas!

Ce que l’UNRWA fait avec des armes trouvées dans ses locaux est loin d’être le principal problème avec cette agence de l’ONU affirme The Times of Israël. Celui-ci tient à sa mission et à la façon dont elle la mène. Le véritable nom de l’UNRWA n’est pas ainsi l’Agence des Nations unies pour la Soutien et le Travail. Ce n’est pas une organisation avec des responsabilités mondiales. Le nom complet de l’UNRWA est «l’Agence des Nations Unies pour la Soutien et le Travail des réfugiés palestiniens au Proche Orient».

Elle existe depuis 1949, et doit veiller sur les réfugiés palestiniens. Mais son mandat, ce qui est unique pour une organisation de réfugiés des Nations Unies, n’a cessé de s’étendre. En général, les Nations unies définissent un réfugié comme une personne qui, craignant des persécutions pour des raisons de race, de religion, de nationalité… est en dehors de son pays ou de son ancien lieu de résidence.

Cette définition a été appliquée à environ 650 000 Palestiniens qui ont fui ou ont été expulsés de ce qui est devenu Israël en 1948. Il en resterait quelques dizaines de milliers aujourd’hui. Mais l’UNRWA travaille selon une définition différente de celle du Haut Commissariat pour les réfugiés des Nations Unies. L’organisation fournit une assistance non seulement aux réfugiés de 1948, et à ceux qui ont perdu leur foyer après la guerre israélo-arabe de 1967, mais aussi, et c’est là le point crucial, à leurs descendants. Voilà pourquoi il y a aujourd’hui cinq à six millions de réfugiés palestiniens, dont les soins de santé, l’éducation et les services sociaux sont financés et assurés par l’UNRWA.

Du point de vue d’Israël, l’organisation conçue pour résoudre un problème est devenue aussi l’organisation qui alimente ce problème et vit de ce problème depuis 66 ans.

Israël a ainsi souvent critiqué les programmes scolaires enseignés dans les écoles de l’UNRWA jugés antisémites. Jérusalem a accusé dans le passé les ambulances de l’UNRWA d’être utilisées par des combattants du Hamas et n’a cessé de répéter depuis trois semaines que des tirs de roquettes et des attaques proviennent de bâtiments de l’UNRWA dont certains ont même été piégés. L’UNRWA a été aussi accusé d’employer des membres du Hamas parmi les 30 000 personnes qui travaillent pour elle, cinq fois le personnel de l’UNHCR.

Pour autant, et c’est le paradoxe, Israël n’a pas intérêt et pas envie de voir l’UNRWA disparaître et les critiques ne sont pas toutes formulées en public. Car si l’UNRWA n’existait pas, qui prendrait soin de tous ceux qui sont déplacés à Gaza actuellement? Qui, même fournirait une assistance humanitaire quotidienne à des centaines de milliers de palestiniens?

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