Shoah: la Suédoise déjà interpellée

Si un gouvernement "suédois" voit le jour, il sera immédiatement interpellé par l’Association pour la Mémoire de la Shoah ! Cette dernière entend rappeler les engagements pris par la tripartite sortante envers une série de citoyens d’origine juive qui n’ont pu bénéficier de certaines pensions parce qu’ils n’étaient pas belges au bon moment…

Christian Laporte
Shoah: la Suédoise déjà interpellée
©Jean-Luc Flémal

Si un gouvernement "suédois" voit le jour, il sera immédiatement interpellé par l’Association pour la Mémoire de la Shoah ! Cette dernière entend rappeler les engagements pris par la tripartite sortante envers une série de citoyens d’origine juive, victimes civiles de guerre qui n’ont pu bénéficier de certaines pensions parce qu’ils n’étaient pas belges au bon moment…

Et ce alors que certains d’entre eux sont clairement entrés en résistance au nom de leur terre d’accueil !

Un combat de sept ans

Il s’agit en fait de modifier une loi de 1954. Actuellement, celle-ci interdit la reconnaissance de leur invalidité s’ils ne disposaient pas de la nationalité belge à l’époque des persécutions et ont quitté le pays pour quelque temps ou n’ont acquis la nationalité qu’après 1960. L’Association pour la Mémoire de la Shoah s’investit dans cette cause depuis 2007 avec l’aide de parlementaires Ecolo et CDH mais la question est aussi remontée jusqu’au gouvernement. Sans résultat : les partis flamands ont bloqué sa modification au motif que le Conseil supérieur des victimes et invalides de guerre s’y opposait. Lors du dernier dîner de gala du Comité de Coordination des Organisations Juives de Belgique, son président Maurice Sosnowski interpellait le Premier ministre Di Rupo rappelant qu’il avait demandé au Sénat "d’étudier la possibilité de reconnaissance du statut de déporté racial ainsi que celui d’orphelin de la Shoah" mais nulle suite n’y fut donnée.

Changement de cap radical

Malgré, à moins que ce ne fut… à cause de la campagne électorale, les services du Premier ont organisé le 5 mai une rencontre entre différents représentants d’associations juives, l’administration des victimes de guerre et le ministre de la Défense Pieter de Crem compétent pour la question. Le représentant du ministre y a précisé qu’un nouvel avis du Conseil allait à contrecourant des recommandations précédentes. Il s’agirait d’ouvrir le droit à la reconnaissance comme victime civile de guerre à tous les citoyens ayant résidé en Belgique le 10 mai 40 et jouissant de la nationalité belge au 1er janvier 2003. Bizarrement, le représentant du ministre n’a pas voulu livrer le texte de l’avis.

Depuis lors, rien de neuf. Faute d’avoir rallié les autres interlocuteurs juifs à une démarche commune, l’AMS remonte seule sur les barricades. Ses membres sont invités à contacter les présidents des partis réunis autour de Charles Michel et Kris Peeters.

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