Le "double-jeu" de Mahmoud Abbas

Israël a lancé le 8 juillet une offensive sur la bande de Gaza, qui a fait en 50 jours plus de 2.000 morts côté palestinien.

AFP

Le ministre israélien chargé des renseignements Youval Steinitz a accusé mardi le président palestinien Mahmoud Abbas de tirer des "missiles diplomatiques" sur Israël en menaçant les responsables de l'Etat hébreu de possibles poursuites devant la Cour pénale internationale (CPI).

Israël a lancé le 8 juillet une offensive sur la bande de Gaza, qui a fait en 50 jours plus de 2.000 morts côté palestinien, pour neutraliser les capacités militaires du Hamas qui contrôle l'enclave palestinienne sous blocus israélien depuis 2006.

M. Steinitz, proche du Premier ministre de droite Benjamin Netanyahu, a accusé M. Abbas de se "livrer à un double jeu", sur la radio publique. "D'un côté, le Hamas tire des missiles et Abou Mazen (Mahmoud Abbas) est content que nous frappions le Hamas, et d'un autre côté, il tire vers nous des missiles diplomatiques pour nous nuire dans le monde entier", a-t-il ajouté.

M. Abbas est le chef du Fatah, qui domine l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), l'entité internationalement reconnu comme représentant les Palestiniens dont le Hamas, rival historique du Fatah, ne fait pas partie. En avril, l'OLP et le Hamas ont toutefois signé un accord de réconciliation qui a donné naissance à un gouvernement d'union nationale formé de personnalités indépendantes.

"Nous faisons face à une bataille du terrorisme menée avec des missiles, ainsi qu'à une campagne de diffamation" de Mahmoud Abbas "qui veut s'adresser à la CPI et aux institutions de l'ONU".

Un haut responsable de l'OLP a indiqué lundi à l'AFP que les Palestiniens se préparaient à exiger que la communauté internationale fixe une date butoir pour la fin de l'occupation israélienne des Territoires palestiniens. Si leur exigence n'était pas entendue, alors, disent-ils, ils adhéreront à la CPI ce qui leur permettrait de poursuivre des responsables israéliens qu'ils accusent de "crimes de guerre" durant la guerre à Gaza.

"Ceux qui voient dans Abou Mazen un ami, un partenaire sur qui on peut compter, doivent se souvenir que nous lui avons transmis la bande de Gaza (après le retrait unilatéral israélien en 2005) et qu'il s'était engagé à empêcher des tirs de roquettes. Il n'a pas tenu cet engagement", a poursuivi le ministre.

En 2007, après avoir été privé de sa victoire aux élections législatives, le Hamas avait pris par la force le pouvoir dans la bande de Gaza, créant une direction parallèle à celle de l'Autorité palestinienne, basée à Ramallah en Cisjordanie.

D'autres ministres de l'aile modérée du gouvernement, telle la ministre de la Justice Tzipi Livni, ont, en revanche, souligné à plusieurs reprises qu'ils considéraient Mahmoud Abbas comme un partenaire avec lequel il fallait reprendre les négociations de paix gelées depuis avril.

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